>>Début du déploiement de THAAD en Corée du Sud malgré des protestations
>>Tir de missile : la Corée du nord condamnée à l'unanimité à l'ONU
>>Le THAAD ne sera pas déployé s'il n'y a plus de menace de la RPDC
Des soldats américains et sud-coréens participent à des manœuvres conjointes à Pocheon, en Corée du Sud, le 26 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À inflexibilité du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, visiblement déterminé à doter son pays de missiles intercontinentaux, les États-Unis opposent désormais la politique imprévisible du président américain Donald Trump, qui s'est dit prêt à régler - seul si nécessaire - le problème.
Au moment où cingle vers la péninsule le porte-avions américain Carl Vinson et son escorte, qui devraient atteindre la Corée d'ici la fin de la semaine, Pyongyang a annoncé mercredi 26 avril la réussite des "plus importants" exercices d'artillerie jamais conduits au Nord.
De son côté, la télévision sud-coréenne a diffusé des images de l'arrivée d'imposants camions militaires acheminant les éléments du THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) sur un parcours de golf du comté de Seongju (Sud), à 250 kilomètres au sud de Séoul.
Des centaines d'habitants inquiets des retombées environnementales du système ont manifesté, et des affrontements avec la police ont fait 10 blessés.
Rétorsion économique
Washington et Séoul affirment que le THAAD mettra la Corée du Sud à l'abri de la menace de Pyongyang, qui multiplie les essais balistiques.
Ce bouclier est supposé pouvoir intercepter et détruire les missiles nord-coréens à courte et moyenne portée durant la phase terminale de leur vol.
Le ministère sud-coréen de la Défense a dit espérer une "mise en oeuvre opérationnelle du THAAD dès que possible", avec l'objectif qu'il soit totalement déployé avant la fin de l'année.
Mais ce dispositif est loin de faire l'unanimité, d'autant que son déploiement a été accéléré avant la présidentielle du mois prochain, qui a toutes les chances de donner lieu à une alternance.
Ancien chef du Parti démocratique, principale formation de l'opposition progressiste, et favori de cette présidentielle, Moon Jae-In s'est montré hostile au déploiement du THAAD, affirmant dans un livre récent que Séoul devait apprendre à dire "non" à Washington.
Mercredi 26 avril , son porte-parole Park Kwang-on a exprimé ses "profonds regrets" après la livraison des premiers éléments : "Cela prive le prochain gouvernement de toute marge de manoeuvre politique et ce n'est pas correct".
La Chine, elle, voit ce système comme un facteur d'instabilité régionale et une menace pour ses propres capacités balistiques.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Geng Shuang a estimé que ce déploiement "sapait gravement les intérêts stratégiques chinois en matière de sécurité" et affirmé que son pays prendrait "les mesures nécessaires pour préserver ses propres intérêts".
Pékin a déjà pris une série de mesures vues à Séoul comme de la rétorsion économique, interdisant notamment aux groupes de touristes chinois de se rendre en Corée du Sud, plombant l'industrie locale du tourisme.
AFP/VNA/CVN