Crash au Mali : Hollande témoigne aux familles la solidarité nationale

François Hollande a témoigné pendant près de trois heures samedi 23 juillet aux proches des 54 victimes françaises du vol AH5017 d'Air Algérie réunis au Quai d'Orsay la solidarité nationale, annonçant la mise en berne des drapeaux pour trois jours à compter de lundi 28 juillet.

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"Ces familles font preuve d'un courage et d'une dignité remarquables", a souligné le chef de l'État lors d'une brève déclaration à la presse sur le perron du ministère des Affaires étrangères.

Elles ont reçu à travers cette rencontre "l'hommage" de "la totalité de nos compatriotes émus par ce qui s'est produit", a-t-il souligné, estimant que la France leur devait "solidarité, compassion et soutien".

François Hollande au Quai d'Orsay à Paris le 26 juillet.

"C'est la raison pour laquelle le gouvernement a décidé à partir de lundi 28 juillet et pour trois jours de mettre les drapeaux en berne" sur les édifices publics, a-t-il enchaîné. "J'ai décidé de faire en sorte que les équipes qui sont sur place puissent, le temps nécessaire, faire le travail de regroupement des corps et d'identification", a annoncé le chef de l'État, précisant que "lorsque ce sera possible, tous les corps seront ramenés en France". "Je dis bien tous les corps de tous les passagers de ce vol", a-t-il insisté.

François Hollande a également souligné qu'il était "important" de "sécuriser" le site du crash "pour préserver les éléments d'information et les dépouilles". "Il l'est par un détachement militaire français et par les armées du Mali et d'autres contingents de l'ONU", a-t-il assuré.

Le chef de l'État a également annoncé que "les familles qui le voudront" seraient accompagnées, "le moment venu" sur le site de la catastrophe où une "stèle sera érigée pour que nul n'oublie que, dans cet endroit, sur ce site, ont disparu 118 personnes". "Si des faisceaux d'indices laissent penser que les conditions météorologiques ont été déterminantes" dans le crash, a par ailleurs poursuivi le président de la République, "je n'ai voulu écarter aucune hypothèse".

Un coordonnateur des services de l'État sera nommé prochainement, a-t-il encore indiqué.

Après la réunion formelle à laquelle participaient 150 à 200 personnes et qui s'est prolongée pendant près de deux heures, le président Hollande s'est attardé pendant encore une heure afin de rencontrer les proches des victimes individuellement ou par petit groupes, a-t-on précisé dans son entourage.

Au moins six semaines pour les premières identifications

"La réunion avait été ouverte par un mot d'accueil du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius puis le président de la République a pris la parole brièvement pour exprimer sa solidarité, son soutien et sa compassion vis-à-vis des familles", a-t-on précisé de même source.

Les débris de l'avion d'Air Algérie, le 26 juillet qui s'est ecrasé au sol dans la région de Gossi au Mali.

Plusieurs responsables se sont ensuite exprimés : le chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, le directeur général de l'aviation civile Patrick Gandil, le général Jacques Hébrard de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), responsable de l'identification des victimes, ainsi que le procureur de la République de Paris, François Molins.

Ils ont été longuement interrogés sur les causes de l'accident, sur les actions menées sur place, le retour des corps, les étapes de l'enquête ou l'accompagnement des familles dans un climat "emprunt de gravité et de solennité mais dans le calme et la sérénité", a-t-on ajouté de même source.

Présent à la rencontre, le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Djibril Bassolé, estimé que "pour les familles des victimes, c'était très soulageant de savoir que les autorités au plus haut niveau s'intéressent à la catastrophe qu'ils ont vécue et cherchent les voies et moyens d'établir la vérité et de restituer autant que faire se peut les corps des victimes".

"Les familles ont voulu savoir dans quel délai récupérer les corps de leurs parents disparus et ensuite le pourquoi. Y-a-t-il des fautes, des responsabilités, ce sont des questions légitimes auxquelles le président de la république et les participants ont répondu", a-t-il ajouté.

De son côté, Stéphane Gicquel, président de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs, a retenu "la dignité et la détermination de ces familles qui ont déjà décidé de se réunir en association pour peser".

"Elles savent que rien ne va être simple, qu'elles vont devoir se battre. Il y a aussi des difficultés pratiques: il y a des orphelins, des entreprises qui n'ont plus de responsables..."

Selon M. Gicquel, il leur a été "dit qu'il n'y aurait pas de vérité arrangée, pas de vérité qui ménagera des intérêts qui soient politiques ou industriels". "On a parlé d'un délai minimal de 6 semaines pour les premières identifications. Sur les enquêtes techniques et judiciaires, on sait que c'est forcément 18 mois à 2 ans", a-t-il dit, en précisant qu'il "n'y avait pas de décorum républicain". "Il y avait une grande proximité, une grande humanité".

AFP/VNA/CVN

 

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