"En septembre, nous lancerons Netflix en Allemagne, France, Autriche, Suisse, Belgique et au Luxembourg", écrit le groupe dans sa lettre trimestrielle à ses actionnaires.
"Ce lancement sur des marchés comptant plus de 60 millions de ménages avec un accès (Internet) à haut débit va augmenter de manière importante notre présence européenne et amener le marché international que nous pouvons toucher à plus de 180 millions de ménages avec un accès haut débit", ajoute le groupe.
Le logo de Netflix au siège social du service américain de vidéo en ligne, le 13 avril 2011 à Los Gatos, en Californie. |
L’arrivée de Netflix soulève notamment beaucoup de questions en France, où les groupes de télévision sont obligés d’apporter une participation financière à la production dans le pays. Cela crée des inquiétudes à la fois sur le financement du cinéma français, mais aussi sur une potentielle concurrence déloyale de Netflix face aux groupes de télévision existants : le groupe américain est soupçonné de vouloir contourner la législation française en offrant ses services depuis un autre pays européen.
"Nous n’essayons pas de contourner quoi que ce soit", a affirmé le directeur général de Netflix, Reed Hastings, lors d’une question à ce sujet posée lors d’une téléconférence pour les analystes. "Nous cherchons à faire des investissements en France", a-t-il assuré, évoquant la possibilité d’une "grosse production française" qui pourrait aussi être exportée à l’étranger.
"Nous voulons donner aux contenus français une voie pour sortir partout dans le monde", a-t-il encore dit, ajoutant vouloir aussi apporter aux consommateurs français "de la variété comme des émissions télévisées américaines, des choses qui historiquement ont été sous-distribuées" dans le pays.
50 millions d’utilisateurs
Netflix avait lancé son premier service de vidéo en streaming (visionnage en direct sur internet) en 2007 aux États-Unis, mais sa croissance a explosé ces dernières années pour en faire l’un des premiers sites de vidéo en ligne dans le monde.
Il a annoncé lundi 21 juillet avoir franchi pour la première fois la barre des 50 millions d’abonnés, avec 50,05 millions d’utilisateurs fin mars répartis entre 40 pays.
La grosse majorité (35,67 millions) reste aux États-Unis, mais Netflix est aussi présent en Amérique Latine et a beaucoup investi ces dernières années en Europe, où il s’est lancé en 2012 au Royaume-Uni, en Irlande, au Danemark, en Finlande, en Norvège et en Suède, puis en 2013 aux Pays-Bas.
Au deuxième trimestre, Netflix a enregistré un bénéfice net de 71 millions de dollars, plus que doublé comparé aux 29,5 millions dégagés un an plus tôt.
Son chiffre d’affaires a bondi sur la même période de 25% à 1,34 milliard de dollars.
Le groupe met cette performance sur le compte de ses contenus originaux "en constante amélioration", et notamment le lancement ce trimestre de la deuxième saison de sa série en milieu carcéral "Orange is the new black".
Cette dernière est devenue "la série la plus regardée dans toutes les régions où Netflix est présent, beaucoup de membres regardant pour la première fois ou revisionnant la saison 1 en plus des 13 nouveaux épisodes de la saison 2", assure-t-il.
Le chiffre d’affaires trimestriel est en ligne avec les prévisions des analystes, mais le bénéfice par action, qui sert de référence à Wall Street, est inférieur d’un cent à leurs attentes, à 1,15 dollar, tout comme les prévisions du groupe pour le troisième trimestre en cours.
AFP/VNA/CVN