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Des spectateurs dans une salle de cinéma à Anvers, en Belgique, le 24 décembre 2021. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"On est abasourdis. Cette décision est désastreuse pour nos artistes, pour nos publics", a déclaré Pierre Thys, directeur du Théâtre national à Bruxelles.
L'incompréhension était d'autant plus grande que les experts consultés par le gouvernement dans le cadre de la pandémie de coronavirus n'avaient pas recommandé à ce stade la fermeture.
"La confiance dans ce secteur est très grande, (...) ça aurait pu continuer", a soutenu l'un d'eux, le virologue Marc Van Ranst, à la télévision publique flamande.
"Le vin chaud a gagné contre la culture", a-t-il lâché, dans une allusion au fait que les marchés de Noël en extérieur sont épargnés.
Van Ranst a relevé que le monde du spectacle avait fait des efforts en terme de ventilation des salles, en plus de capacités d'accueil plafonnées -des jauges à 200 personnes maximum depuis début décembre-.
La Fédération des employeurs des Arts de la Scène (FEAS), qui réunit plus de 60 opérateurs culturels en Belgique francophone (institutions, compagnies, lieux de diffusion etc), a fait part de sa "grande colère" et sa "grande incompréhension".
La culture "instrumentalisée" comme "un jouet", victime d'"un marchandage politique !": le même désarroi était de mise chez les responsables d'institutions culturelles et parmi les experts de la crise sanitaire.
L'épidémiologiste Marius Gilbert, très écouté dans cette pandémie, a été cinglant avec les dirigeants politiques : "la rupture de confiance est totale à un moment où justement on en a besoin".
"De semaine en semaine les rapports des experts sont détricotés par les marchandages politiques qui aboutissent à des absurdités dont tout le monde a conscience", a-t-il lancé sur la chaîne RTBF. Les sept partis de la coalition au pouvoir défendent régulièrement des intérêts divergents ce qui oblige le gouvernement à des compromis difficiles.
Cinémas, théâtres et salles de concert doivent fermer à partir du 26 décembre pour au moins deux semaines, alors que cafés et restaurants peuvent ouvrir jusqu'à 23 heures (avec des tables de six personnes maximum), une différence de traitement qui a également "étonné" Yves Van Laethem, porte-parole des autorités sanitaires.
Cet infectiologue a souligné qu'un nouveau tour de vis dans la culture n'était pas exclu en cas de dégradation de la situation épidémiologique. Mais pour l'instant, a-t-il dit, "c'est le contraire". Les infections au variant Delta (encore majoritaire) diminuent.
Les restrictions doivent faire l'objet d'une nouvelle évaluation début janvier.
AFP/VNA/CVN