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Une pancarte annonçant l'obligation de porter du masque dans un hôpital à Buffalo Grove, aux États-Unis, le 13 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une reprise de l'épidémie est aussi rapportée aux États-Unis, au Royaume-Uni, mais aussi en Inde ou au Japon.
Sorti de la majorité des esprits après plus de trois ans de pandémie et plusieurs vagues, le virus du SARS-Cov-2 s'est récemment rappelé au souvenir de certains Français. Quelques indicateurs encore en place confirment une telle reprise.
Aux urgences, les passages pour suspicion de COVID ont grimpé de 31% la semaine du 31 juillet au 6 août comparé à la précédente, concernant 920 malades, selon des données de Santé publique France.
"Des effectifs qui restent modérés", a noté l'agence sanitaire publique. Les vagues de l'été ou de l'hiver 2022 s'étaient accompagnées de plus de 4.000 passages hebdomadaires.
Et dans le réseau SOS Médecins, "les actes médicaux pour suspicion de COVID-19 sont en hausse dans toutes les classes d'âges", à plus de 1.500 actes début août, soit un bond de 84% en une semaine, selon SpF.
Si, depuis début mai, l'OMS ne considère plus la pandémie comme une urgence sanitaire mondiale, "le virus continue de circuler dans tous les pays, continue de tuer et de changer", a souligné son directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d'une conférence de presse.
Sa version EG.5, surnommée Eris par certains scientifiques, est actuellement la plus scrutée car elle pourrait être porteuse du rebond. Les rassemblements estivaux et la baisse d'immunité peuvent aussi jouer, selon certains experts.
Ce sous-variant de la famille Omicron, membre du lignage XBB, semble plus transmissible que d'autres en circulation - probablement sous l'effet de nouvelles mutations génétiques -, et peut-être plus capable d'échapper aux défenses immunitaires.
"On l'a identifié en Inde, mais aussi dans d'autres pays d'Asie, en Amérique du Nord, en Europe, où il tend à supplanter les précédentes souches dominantes", a exposé Antoine Flahault, directeur de l'Institut de santé globale de l'université de Genève.
À ce stade, "les preuves disponibles ne suggèrent pas que l'EG.5 présente des risques supplémentaires pour la santé publique par rapport aux autres lignées descendantes d'Omicron en circulation", selon l'OMS.
Mais "le risque demeure qu'un variant plus dangereux émerge et provoque une hausse soudaine des cas et des décès", a rappelé le Dr Tedros.
"Brouillard"
Suivre les oscillations épidémiques est cependant plus compliqué, par manque de données depuis la dégringolade du nombre de tests, de séquençages et l'arrêt de dispositifs de suivi.
Des voyageurs masqués font la queue à l'enregistrement d'un vol international à l'aéroport international de Pékin, le 29 décembre 2022. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Le brouillard est épais sur la situation épidémiologique un peu partout dans le monde. Il est urgent que les autorités sanitaires réinstaurent un système de veille sanitaire fiable du COVID", selon Antoine Flahaut, qui plaide notamment pour l'analyse des eaux usées en Europe.
Au fil du temps et des vagues, la répercussion du COVID sur les hospitalisations et les décès s'est fortement amenuisée, grâce au niveau élevé d'immunité acquise par la vaccination et/ou les infections. Mais elle n'est pas nulle et les COVID longs s'y ajoutent.
Et "la question est de savoir si les personnes immunodéprimées et âgées se verront prescrire des tests en cas de symptômes mêmes mineurs pour bénéficier de traitements antiviraux précoces, efficaces pour réduire les risques de formes graves", a jugé Antoine Flahault.
La vaccination reste cruciale et l'OMS a exhorté mercredi 9 août à "intensifier les efforts pour augmenter la couverture vaccinale".
Si les vaccins anti-COVID perdent, au fil du temps, en efficacité face aux infections, ils sont jugés encore très protecteurs contre les formes graves.
Pour mieux coller aux mutations du virus, les groupes pharmaceutiques Pfizer/BioNTech, Moderna et Novavax préparent désormais des vaccins ciblant la lignée XBB, comme l'a recommandé l'OMS au printemps.
Dans plusieurs pays, dont la France, des campagnes vaccinales, centrées sur les plus vulnérables, sont prévues cet automne, couplées avec celles contre la grippe.
AFP/VNA/CVN