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Face au démarrage d'une septième vague de l'épidémie de COVID-19, le gouvernement français mise sur la vaccination et la "responsabilité citoyenne". |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Après plus de deux ans rythmés par la pandémie, la France a replongé en ce début d'été, comme d'autres pays européens, dans une nouvelle vague, portée par de nouveaux sous-variants de la famille Omicron, BA.4 et surtout BA.5.
"On a une septième vague avec un variant encore plus transmissible qu'avec les premiers Omicron", a souligné vendredi 24 juin Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Tenon (AP-HP), masqué sur le plateau de RMC/BFMTV.
D'un côté, une attaque de ces sortes d'"agents furtifs, qui passent en dessous des défenses immunitaires" acquises par infection et/ou vaccination, a-t-il noté. De l'autre, une défense affaiblie car beaucoup de Français sont "à distance de la 3e dose" et car les mesures barrière sont "proches de zéro" en ce début d'été, saison d'activités extérieures mais aussi de rassemblements festifs.
Résultat : un scénario aux airs de déjà-vu.
"La circulation du SARS-CoV-2 poursuit sa progression sur l’ensemble du territoire métropolitain, avec une augmentation des nouvelles hospitalisations", constate Santé Publique France dans son bilan hebdomadaire.
Les contaminations augmentent depuis trois semaines dans toutes les régions métropolitaines et toutes les classes d'âge et atteignent désormais environ 55.000 chaque jour.
Deux tiers des cas en France sont liés aux nouveaux sous-variants d'Omicron, surtout BA.5 (41%).
À l'hôpital, durement éprouvé par la pandémie et en crise structurelle, le rebond reste pour l'instant modéré. Une hausse des admissions, notamment chez les 80 ans et plus, est observée en soins critiques après plusieurs semaines de diminution et une semaine de stabilisation, selon SPF.
Second rappel
Comment limiter cette ombre sur l'été?
Le bouclier vaccinal anti-COVID des plus vulnérables doit être renforcé sans tarder avec le deuxième rappel. C'est l'un des principaux messages martelés par le gouvernement et les autorités sanitaires.
Seul un quart des personnes éligibles ont reçu leur deuxième dose de rappel, taux "clairement insuffisant", a indiqué le ministère de la Santé, appelant notamment les plus âgés à recevoir l'injection "le plus vite possible".
48% des résidents d’Ehpad et 31% des plus de 80 ans éligibles ont eu un deuxième rappel.
La ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, s'exprime après avoir reçu une deuxième dose de rappel de vaccin anti-COVID, le 23 juin à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Brigitte Bourguignon, 63 ans et toujours ministre de la Santé dans l'attente du remaniement post-législatives, a symboliquement reçu le sien jeudi 23 juin.
Elle a appelé à "intensifier la vaccination" des plus de 60 ans et des immunodéprimés concernés, "l'arme la plus utile".
Il n'est pas encore envisagé d'élargir au reste de la population. "Parce que le risque est très faible. À la rentrée, on verra", selon Alain Fischer, président du conseil d’orientation de la stratégie vaccinale.
Autre "arme" rappelée par la ministre : les traitements anti-viraux, comme le Paxlovid.
Nettement relâchés depuis la levée de toutes les restrictions, les gestes barrières sont, eux, encouragés, sans retour de contraintes jusqu'alors.
Le masque, "il faut vraiment que cela devienne un réflexe" dans chaque "situation à risque", a exhorté vendredi 24 juin Isabelle Bonmarin, de Santé Publique France.
Pass aux frontières
Plusieurs voix dans la communauté médicale, dont celle d'Alain Fischer, à titre personnel, ou de la fédération des hôpitaux publics, plaident pour un retour du masque obligatoire dans les transports.
Au gouvernement, on en appelle à "la responsabilité citoyenne", "l'idée, c'est de ne pas revenir à des mesures plus contraignantes pour l'instant", a résumé Brigitte Bourguignon. Elle n'a pas exclu "d'autres mesures s'il en était besoin".
S'il faut "considérer un retour du masque dans les transports (...) on ne s'interdit rien", a assuré jeudi 23 juin la porte-parole, Olivia Grégoire.
Les gestes barrières ont été nettement relâchés depuis la levée de toutes les restriction. |
Selon un avant-projet de loi visant à maintenir "un dispositif de veille et de sécurité sanitaire" jusqu'en mars 2023, le gouvernement envisage de seulement recourir au pass sanitaire à l'arrivée dans l'Hexagone, en Corse et dans l'Outre-mer.
Ce document ne prévoit en revanche pas de prolonger au-delà du 31 juillet la possibilité de rétablir l'état d'urgence sanitaire, ni un pass sanitaire ou vaccinal pour restreindre l'accès à certains lieux ou rassemblements.
"L’état d’urgence sanitaire et les mesures de sortie de crise prendront fin le 31 juillet prochain", a commenté le cabinet de la ministre. "Il est cependant essentiel de rester très vigilants car le virus est toujours là. Ce texte doit donc nous permettre de conserver les outils indispensables à la surveillance, à la gestion de l’épidémie et à la protection des Français".