France
COVID-19 : face aux variants, l'hypothèse d'un reconfinement s'accroit

"Il y a urgence" pour le président du Conseil scientifique. "Les prochains jours seront décisifs" pour le porte-parole du gouvernement : face à la circulation en France des variants du coronavirus, la probabilité d'un troisième confinement s'accroît.

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Des rues désertes à Metz (Est de la France), pendant le couvre-feu, le 5 janvier.

"Il faudra probablement aller vers un confinement" dont les conditions relèvent d'une "décision politique", a déclaré sur la chaîne BFMTV le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy.

"Plus on prend une décision rapide, plus elle est efficace et peut être de durée limitée. On est dans une semaine un peu critique", a ajouté le président de cette instance chargée de conseiller l'exécutif.

Car sur le plan sanitaire, la circulation des variants, qui doit être mesurée plus finement après une nouvelle enquête "flash", programmée mardi 26 et mercredi 27 janvier, "change complètement la donne", ajoute le médecin. Atteignant déjà des niveaux de 7 à 9% des cas dans certaines régions, ils entraînent "l'équivalent d'une deuxième pandémie", selon lui.

Côté gouvernement, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a dit attendre "d'être fixé sur les effets du couvre-feu" généralisé. "On le sera la semaine prochaine", précise-t-il au Journal du Dimanche. "Si ça ne baisse pas et si les variants [du COVID-19] commencent à se diffuser partout", le gouvernement "prendra des mesures supplémentaires", prévient-il. "Et cela s'appelle le confinement."

"Il n'y a pas de décision prise, et les prochains jours seront décisifs", a ajouté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, lors de l'émission de France 3 Dimanche en Politique. Mais "par principe, tous les scenarii sont sur la table".

Ne pas attendre

À l'instar de Jean-François Delfraissy, les médecins estiment la question tranchée. Le confinement est "nécessaire pour nous permettre de repartir et de rebondir à la fin du printemps et de l'été avec toute la France qui veut se mettre au travail", a déclaré sur Franceinfo Denis Malvy, membre du Conseil scientifique et chef du service des maladies infectieuses et tropicales au CHU de Bordeaux.

"Le confinement apparaît vraiment irrémédiable, la question qui se pose maintenant, c'est dans quel délai", a renchéri Karine Lacombe, cheffe de service des maladies infectieuses à l'hôpital parisien Saint-Antoine, dans Le grand jury sur RTL/Le Figaro/LCI. Plusieurs indicateurs montrent que "nous arrivons à un seuil de saturation du système hospitalier".

Et le nombre de malades hospitalisés a encore augmenté dimanche 24 janvier, à 26.357, soit un bon millier de plus qu'il y a une semaine. Les services de réanimation -où sont les cas les plus graves- comptent eux près de 3.000 malades (2.955), contre 2.766 sept jours auparavant.

Un patient atteint du COVID-19 dans l'unité de réanimation de l'hôpital Pasteur de Colmar, le 22 janvier.

Faudra-t-il fermer ou non les écoles cette fois ? "C'est une décision éminemment politique", a précisé le président du Conseil scientifique, qui plaide également pour un "auto-isolement volontaire" des personnes âgées et fragiles en attente de vaccination, alors que "toute une génération de jeunes ne vit plus" du fait des mesures sanitaires.

"La situation permet la continuité scolaire. Mais nous sommes vigilants", assure pour sa part le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, au JDD. "Tout notre travail consiste à éviter" une fermeture des établissements, "même si elle reste concevable en cas de nécessité absolue. L'école reste essentielle pour nos enfants".

"Vacciner un maximum" d'ici mi-avril

Par ailleurs, depuis la nuit de samedi 23 à dimanche 24 janvier, présenter un test PCR négatif réalisé 72 heures avant est devenu obligatoire pour les voyageurs en provenance de l'Union européenne (UE) dans les ports et aéroports français. Cette obligation s'appliquait déjà depuis la mi-janvier aux voyageurs en provenance des autres pays.

Les travailleurs frontaliers et le transport terrestre en sont exemptés.

Sur le front du vaccin, un total de 1.026.000 personnes ont été vaccinées contre le virus responsable du COVID-19, au moins avec une première injection. Fixé pour la fin janvier, le palier du premier million avait été dépassé samedi 23 janvier, quatre semaines après le début de la campagne française de vaccination.

Mais Jean-François Delfraissy "ne partage pas" la conviction du gouvernement que l'ensemble de la population pourrait être vaccinée d'ici l'été. "On va vacciner le maximum de gens d'ici la mi-avril, probablement six à huit millions de personnes", et arriver à la fin de l'été à vacciner peut-être 40% de la population française "mais pas plus", a-t-il ajouté, constatant que "l'industrie pharmaceutique (ne parvient pas) à fournir de façon massive" les doses.


AFP/VNA/CVN

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