>>Brésil : des militants pro-militaires interrompent une séance à l'Assemblée
Le président brésilien Michel Temer. |
La grogne populaire est montée d'un cran le 24 novembre, lorsque la Chambre des députés a tenté de voter un texte visant à amnistier les délits de financement occulte des campagnes électorales, avant de faire marche arrière.
Lors d'une conférence de presse, convoquée de manière inhabituelle un dimanche, le chef de l'État a tenté de rassurer les Brésiliens sur sa volonté de combattre la corruption en annonçant qu'il opposerait son veto à un texte de cette nature.
"Il serait impossible pour le président de la République d'approuver quelque chose de cette nature", a déclaré Michel Temer, assis au côté des présidents de la Chambre des députés et du Sénat, MM. Rodrigo Maia et Renan Calheiros.
"Nous sommes tous d'accord sur le fait qu'il n'existe pas la moindre base" légale à ce texte, a-t-il poursuivi.
Le climat politico-judiciaire est à nouveau très tendu au Brésil où plusieurs membres du Congrès sont soupçonnés d'être liés au scandale Petrobras et après la destitution très controversée en août de l'ex-présidente de gauche Dilma Rousseff.
D'autant que le pays peine à sortir de la profonde récession économique dans laquelle il est embourbé depuis fin 2014.
Les déclarations de Michel Temer interviennent alors que l'ex-président du plus grand groupe de BTP de ce pays, Marcelo Odebrecht, et des dizaines de cadres de son entreprise sont sur le point de boucler un accord de collaboration avec la justice dans l'explosif dossier de corruption Petrobras.
Des dizaines de parlementaires et de personnalités politiques de premier plan et de tous bords seraient mises en cause dans les confessions encore tenues secrètes de l'empire Odebrecht.
Le plus grand groupe de BTP et d’ingénierie d'Amérique latine dirigeait un cartel d'entreprises brésiliennes de BTP qui truquaient les appels d'offres lancés par Petrobras pour de juteux marchés de sous-traitance, moyennant versement de commissions à des dirigeants du groupe pétrolier et de pots-de-vin à la classe politique.