Coronavirus : niveau de menace maximum pour l'OMS

L'OMS a relevé à son degré maximum le niveau de la menace liée au nouveau coronavirus dont la propagation, qui s'accélère notamment en République de Corée, destabilise l'économie mondiale.

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Dans l'Institut national des maladies respiratoires à Mexico, le 28 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

En République de Corée, les autorités ont recensé samedi 29 février trois nouveaux décès et 594 cas supplémentaires de contamination, la plus forte hausse quotidienne à cette date qui porte le total à 2.931 personnes infectées.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui a porté à "très élevé" le niveau de la menace, a appelé tous les pays encore épargnés à se préparer à l'arrivée du COVID-19, et averti : se croire à l'abri de la maladie serait une "erreur fatale".

Deux cas distincts de contamination d'origine inconnue ont été confirmés aux États-Unis, dans le nord de la Californie, chez des patientes qui n'ont pas voyagé dans des zones à risque et qui n'ont pas eu de contact établi avec des personnes porteuses du virus.

Le gouvernement américain a décidé de reporter sine die un sommet avec l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN) qui devait se tenir en mars à Las Vegas, par crainte de l'épidémie.

À New York, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a affirmé que ce n'était "pas le moment de paniquer mais de se préparer pleinement" à contenir la propagation du coronavirus dans le monde.

L'Arabie saoudite, qui avait déjà suspendu l'entrée des pèlerins se rendant à La Mecque, a interdit vendredi 28 février aux ressortissants des pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) d'entrer dans ses villes saintes (La Mecque et Médine).

Ryad n'a annoncé aucune infection au COVID-19 sur son sol mais la plupart des pays voisins ont enregistré des dizaines de cas ces derniers jours, en majorité des personnes revenant d'un pèlerinage chiite en Iran où la maladie a fait 34 morts.

Des passants protégés par des masques dans un quartier de Lagos, au Nigeria, le 28 février.

Au Nigeria, un Italien revenu de Milan le 25 février a été hospitalisé après avoir été testé positif au coronavirus à Lagos, une mégalopole de 20 millions d'habitants, devenant le premier malade en Afrique subsaharienne.

Deux autres cas de contamination ont été recensés ces derniers jours en Afrique, en Égypte et en Algérie. Ce très faible nombre de malades détectés dans les pays africains, aux systèmes de santé fragiles, intrigue les épidémiologistes, alors que plus de 84.000 cas ont été signalés dans près de 60 pays.

Après le Brésil, un deuxième pays d'Amérique latine a été touché vendredi 28 février : le Mexique avec deux premiers cas de coronavirus, deux hommes ayant voyagé récemment à Bergame, dans le Nord de l'Italie.

Les États-Unis ont recommandé vendredi 28 février à leurs ressortissants d'éviter les voyages non indispensables en Italie, pays d'Europe le plus touché à ce jour par l'épidémie.

En Chine, où le virus est apparu en décembre, le nombre de nouveaux décès et contaminations continue de diminuer grâce aux mesures de quarantaine visant plus de 50 millions de personnes.

Mais d'autres pays deviennent des sources de propagation du COVID-19, au premier rang desquels l'Italie, l'Iran et la Corée du Sud.

Le Liban, qui a décidé la fermeture des écoles et universités, a annoncé l'interdiction d'entrée sur son territoire de voyageurs en provenance de Chine et de ces trois pays.

Virus sans frontières

Pays touchés par la progression de l'épidémie de COVID-19, nombre de cas par pays, au 28 février à 17h00 GMT.

Dans ce contexte d'incertitude, les Bourses asiatiques et européennes ont dégringolé vendredi, enregistrant des pertes oscillant entre 3% et 5% tandis que la Bourse de New York a connu une semaine noire, avec un Dow Jones en baisse de plus de 12% sur les cinq derniers jours.

Les marchés financiers connaissent une de leurs pires semaines depuis la crise financière de 2008-2009, qui avait plongé l'économie mondiale dans la récession. Les cours du pétrole continuaient eux aussi de chuter.

Avions cloués au sol, centres commerciaux déserts en Chine, écoles et parcs d'attraction fermés au Japon, événements ou salons internationaux annulés, le monde s'immobilise à mesure que le nouveau coronavirus se propage et l'économie mondiale est déstabilisée.

L'activité manufacturière en Chine a ainsi touché son plus bas niveau jamais enregistré en février.

À Genève, c'est le Salon de l'automobile, un rendez-vous majeur du secteur qui a été annulé, puis le symposium annuel de l'Agence mondiale antidopage (AMA) prévu à Lausanne.

À Berlin, les organisateurs du salon international du tourisme, prévu du 4 au 8 mars, ont également annoncé son annulation.

La température d'un passager est contrôlée à l'aéroport international du Kilimanjaro dans le Nord de la Tanzanie, le 28 février.

Enfin, en République de Corée, les mégastars de la K-pop BTS ont renoncé à plusieurs concerts géants prévus en avril.

Devant la crise sanitaire, des plans d'urgence sont prêts à être déployés, notamment par le Fonds monétaire international (FMI), pour venir en aide aux différents pays.

Amélioration en Chine

Tous les regards se tournent depuis une semaine vers l'Italie, où le coronavirus a déjà contaminé 888 personnes, dont 21 mortellement, et le pays est devenu une plateforme de diffusion du COVID-19.

Rome a pris des mesures drastiques pour enrayer l'épidémie sur son territoire, comme la fermeture des écoles, l'annulation d'événements sportifs ou culturels et la mise en quarantaine de 11 communes du Nord, poumon économique du pays.

De nombreux États européens se préparent à une hausse des contaminations sur leur sol et une réunion des ministres de la Santé de l'Union européenne sur le coronavirus est annoncée pour le 6 mars. En France, où 57 contaminations ont été recensées, le président Emmanuel Macron préside samedi 29 février un conseil de Défense et un conseil des ministres exceptionnels.

Les autorités chinoises ont publié samedi 29 février un bilan de 427 nouveaux cas et de 47 morts, pour un total de 79.251 cas et 2.835 décès depuis le début de l'épidémie.

Dans le reste du monde, le coronavirus a contaminé plus de 5.000 personnes et fait plus de 80 morts.

Chiffre encourageant toutefois: sur les 84.000 personnes à avoir été contaminées dans le monde, 36.500 sont déjà guéries, selon un décompte effectué par l'université Johns Hopkins aux États-Unis, qui compile des données de l'OMS et des autorités sanitaires de chaque pays.

AFP/VNA/CVN

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