>>Virus : l'UE va rouvrir ses frontière, l'OMS pessimiste
>>Le Canada se prépare pour une deuxième vague
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Campagne de dépistage du COVID-19, le 30 juin à Leicester, au Royaume-Uni. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L’Algérie, l’Australie, le Canada, la Géorgie, le Japon, le Monténégro, le Maroc, la Nouvelle-Zélande, le Rwanda, la Serbie, la Corée du Sud, la Thaïlande, la Tunisie et l’Uruguay. Dès ce 1er juillet, l’Europe ouvre ses frontières à ces 14 pays. Cette liste, élaborée par les ambassadeurs des pays de l’UE vendredi 26 juin, a été dévoilée ce mardi 30 juin par les autorités de l’UE.
Le quinzième pays - la Chine -, s’ouvre aussi, mais sous condition. Il doit admettre sur son sol les visiteurs venant de l’UE, ce qui n’est actuellement le cas que de façon limitée.
Sont en revanche exclus de cette liste, qui a vocation à être actualisée toutes les deux semaines, les États-Unis, pays le plus touché au monde par la pandémie avec 125.928 décès pour près de 2,6 millions de cas répertoriés, le Brésil, la Russie, l’Inde, la Turquie et Israël notamment, où le virus sévit toujours.
Prise entre des impératifs sanitaires et le souci de faire redémarrer une économie frappée par la crise en favorisant le tourisme, l’UE a convenu d’autoriser à nouveau les voyageurs de pays tiers à partir du 1er juillet, mais de façon "partielle et progressive".
L’élaboration de la liste a été complexe, en raison de ses implications économiques et diplomatiques. Certains États membres mettaient en cause la fiabilité des données fournies par des pays tiers, comme la Chine. Et les Européens étaient plus ou moins désireux de lever les restrictions.
Très dépendante du tourisme, la Grèce a commencé dès le 15 juin à rouvrir ses aéroports à plusieurs pays hors UE, dont la Chine, la Nouvelle-Zélande et la Corée du Sud.
Les Européens privilégient les visiteurs venus de pays dont la situation épidémiologique est semblable à celle de l’UE, voire meilleure. Le taux de nouveaux cas de COVID-19 ne doit pas excéder 16 cas pour 100.000 habitants (moyenne dans l’UE) sur les 14 derniers jours.
Cette liste de pays dont la situation épidémiologique liée à la maladie de COVID-19 est jugée suffisamment sûre pour la reprise des voyages doit être actualisée toutes les deux semaine. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L’OMS pessimiste
L’évolution positive de la pandémie en Europe ne doit toutefois pas faire illusion. Au niveau mondial, la pandémie vient de franchir deux seuils symboliques : plus d’un demi-million de morts et dix millions de cas. La propagation "est loin d’être finie" et "s’accélère" même, a averti lundi 29 juin l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
"Nous voulons tous que tout cela se termine. Nous voulons tous reprendre nos vies. Mais la dure réalité est que c’est loin d’être fini", a mis en garde le directeur général de l’Organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Le virus continue de frapper en Amérique du Sud, aux États-Unis et semble redémarrer en Chine, et dans un "monde divisé" et face à "un manque d’unité nationale et de solidarité mondiale […] le pire est à venir", a-t-il prévenu.
L’OMS va envoyer "la semaine prochaine" une équipe en Chine, où ce coronavirus est apparu en décembre 2019, pour déterminer son origine et mieux le comprendre.
Dans une rue de Leicester, au Royaume-Uni, le 29 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
New Deal
Will Horspool, un habitant de la ville de 35 ans, était impatient de retrouver un semblant de normalité ce weekend. "Je voulais boire une bière dans un pub du coin". Las, il a dû annuler et envisage d'aller dans un café d'une ville des environs, épargnée par les nouvelles mesures. "C'est contraire aux libertés", lâche-t-il.
En Grande-Bretagne, où la maladie a fait 43.575 morts et dont le PIB devrait fondre de plus de 10% cette année, le Premier ministre Boris Johnson a promis une "révolution par les infrastructures" inspirée du "New Deal" américain pour relancer une économie frappée de plein fouet par la pandémie.
"Cela ressemble à un New Deal (...) parce que c'est ce que l'époque exige : un gouvernement puissant et déterminé qui met ses bras protecteurs autour du peuple en temps de crise", a-t-il déclaré en référence à la politique dite de la "Nouvelle donne" de Franklin D. Roosevelt qui avait permis de relancer l'économie américaine par la demande et l'intervention de l'État après la Grande Dépression des années 1930.
Il va injecter cinq milliards de livres (5,4 milliards d'euros) dans des projets d'infrastructures résumés par le slogan "Construire, construire, construire".
Les États-Unis sont le pays le plus touché, tant en nombre de décès (126.141) que de cas (2.590.582). Bien que le nombre de décès quotidiens ait légèrement diminué en juin par rapport au mois précédent, la contagion progresse dans 30 des 50 États notamment dans les plus grands et les plus peuplés (Californie, Texas, Floride).
"Construire, construire, construire"
Fermés depuis mars, les fameux théâtres de Broadway, à New York, ne rouvriront pas avant janvier 2021.
Berceau de la pandémie à Wuhan, dans le Centre du pays, la Chine croyait en avoir fini avec le virus mais il a refait son apparition mi-juin à Pékin, au point que les autorités ont fermé des écoles et placé en confinement plusieurs milliers de personnes.
Pékin a donné son feu vert pour utiliser sur des soldats du pays un vaccin conçu par un institut de recherche militaire et la société pharmaceutique CanSinoBIO.
Des scientifiques issus d'universités chinoises ont publié lundi 29 juin, dans une revue scientifique américaine, une étude décrivant une souche de virus de grippe porcine découverte en Chine et qui présente les caractéristiques capables de provoquer une future pandémie.
Les virus s'appellent G4 et descendent génétiquement de la souche H1N1 à l'origine d'une pandémie en 2009 : ils "possèdent tous les traits essentiels montrant une haute adaptabilité pour infecter les humains", écrivent les auteurs.
La pandémie continue de faire payer un lourd tribut aux géants de l'industrie et aux compagnies aériennes. L'avionneur européen Airbus devrait annoncer mardi après-midi 30 juin un plan de suppressions d'emploi de l'ordre de 15.000 postes, tandis que la compagnie Air France devrait supprimer plus de 7.500 postes d'ici à la fin 2022.