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Une équipe médicale et son scanner thermique à l'aéroport de Dakar, le 30 janvier au Sénégal. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le bilan de l'épidémie du coronavirus en Chine est monté mercredi 5 février à près de 500 morts, sur plus de 24.000 cas confirmés dans le pays. Il s'est propagé à une vingtaine de pays, où quelque 200 cas de contamination ont été enregistrés.
L'Afrique est pour l'heure épargnée, mais les gouvernements du continent ont renforcé les mesures de prévention, notamment dans les ports et les aéroports.
Pouvoir compter sur des diagnostics rapides et fiables sera essentiel en cas de suspicion, mais tous les pays africains ne disposent pas des capacités adéquates.
À Dakar, derrière la façade blanche de l'Institut Pasteur, les membres du personnel scientifique en combinaison intégrale, travaillent depuis plusieurs jours sur la nouvelle maladie dans des laboratoires sécurisés.
"Tout le monde est sur le pied de guerre, mais ça se passe dans la sérénité. Ils ont déjà été déployés dans des zones infectées par Ebola. On s'active, on a prévu un système d'astreintes pour être réactif 24 heures sur 24", explique l'administrateur général de l'institution, le docteur Amadou Alpha Sall.
Trois prélèvements suspects sont arrivés de pays africains à Dakar, selon une source médicale ayant souhaité conserver l'anonymat. Ils se sont tous avérés négatifs.
Dans son bureau, le Dr Sall prépare le séminaire qui aura lieu du 6 au 8 février dans la capitale sénégalaise. Pendant trois jours, des experts venus d'Éthiopie, d'Afrique du Sud, du Ghana, de Zambie ou encore de Côte d'Ivoire, échangeront avec leurs collègues du Sénégal.
"Nous sommes prêts. Et si les autres pays sont prêts aussi, cela protège tout le monde", relève le Dr Sall. "En Chine, ils doivent courir derrière la maladie en construisant des hôpitaux, en confinant des millions de personnes", souligne-t-il.
"Partage des connaissances"
L'"évaluation et le partage des connaissances" sera le premier point à l'ordre du jour du séminaire, coorganisé par l'Institut Pasteur et les Centres de prévention et de contrôle des maladies de l'Union africaine (Africa CDC), en collaboration avec l'OMS, la Cédéao (Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest) et la firme allemande TIB Molbiol.
Viendront ensuite une formation pratique aux techniques de détection du nouveau virus et un large volet "organisation", qui couvrira le partage des informations entre les laboratoires, la définition des modalités d'envoi des échantillons entre les pays, ou encore les aspects liés à la recherche scientifique.
"Si un prélèvement arrive à Pasteur, au bout de trois heures, on peut donner un résultat. Tous ces pays ont déjà une grosse expérience de la grippe et sont bien formés à l'outil de diagnostic en temps réel. Maintenant, il faut les former sur un protocole spécifique au nouveau coronavirus. Ils vont repartir avec des outils, ça va leur permettre d'être tout de suite opérationnels également", estime Ndongo Dia, responsable du centre de référence "grippe et virus respiratoires" de l'Institut Pasteur.
D'autres réunions seront organisées, avec d'autres pays, car le but est de "créer un réseau pour continuer à suivre l'évolution de ce virus", souligne le Dr Ousmane Fall, responsable du pôle de virologie de l'Institut.