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Les premiers passagers ont pu débarquer le 9 mars du paquebot Grand Princess qui a accosté dans le port d'Oakland. |
Le navire de près de 300 mètres de long a fini son périple vers 12h15 heure locale (19h15 GMT) le long d'un quai du port d'Oakland, près de San Francisco, où la mise en quarantaine et le rapatriement des quelque 2.400 passagers présents à bord seront organisés par les autorités qui ont évoqué une opération "sans précédent".
Quelques heures après son amarrage, les premiers passagers ont pu être débarqués du Grand Princess, où 21 cas de coronavirus (deux passagers et 19 membres de l'équipage) ont été détectés, après la mort en Californie d'un passager qui avait précédemment participé à une partie de la croisière.
Ces premiers patients, dont l'état de santé était jugé le plus préoccupant, ont été pris en charge par des équipes vêtues de tout l'attirail nécessaire pour se protéger du COVID-19 (blouses, gants, respirateurs et masques) et évacués par des ambulances.
"D'ici la fin de la journée, nous espérons être en mesure d'avoir fait débarquer ceux qui résident en Californie", soit quelque 900 passagers, a déclaré lors d'une conférence de presse le vice-président Mike Pence, chargé de coordonner la lutte contre l'épidémie par Donald Trump.
Les 25 enfants présents à bord du Grand Princess "sont en bonne santé", a souligné M. Pence, insistant sur les mesures de précaution prises pour "isoler" tous les passagers du public durant leur débarquement et leur transferts vers des bases militaires où ils seront placés en quarantaine durant 14 jours. Tous doivent être testés au coronavirus.
Les passagers "seront menés hors du navire par petits groupes" et "quiconque présente des symptômes sera équipé d'un masque chirurgical et débarqué par une passerelle distincte" pour éviter la propagation potentielle du coronavirus, avait expliqué un peu plus tôt le gouverneur de Californie, Gavin Newsom.
Cris de joie
Des passagers du navire de croisière Grand Princess au large de San Francisco le 8 mars. |
Le Grand Princess, qui avait mis le cap sur Hawaï, était maintenu depuis mercredi au large des côtes américaines, par mesure de précaution.
"Les passagers qui ont des balcons crient de joie et font de grands signes aux dockers qui sont à terre", a déclaré Carolyn Wright, passagère américaine de 63 ans, à l'arrivée du Grand Princess à Oakland.
Lundi matin 9 mars, les passagers confinés dans leur cabine depuis jeudi 5 mars avaient été autorisés à prendre l'air, a raconté Mme Wright.
Ils avaient reçu la consigne de rester à environ 2 mètres les uns des autres. Tous avaient l'air extatiques à l'idée de retrouver la terre ferme - certains ont même esquissé des pas de danse.
"On en voit le bout, ils ont enfin un plan", a continué Mme Wright.
Après un premier tri, ceux qui ne nécessitent pas de soins médicaux particuliers seront placés en quarantaine pendant quatorze jours dans des bases militaires en Californie, au Texas et en Géorgie, tandis que les ressortissants étrangers devraient être évacués vers leur pays d'origine.
Les personnes placées en quarantaine dans des sites militaires bénéficieront de chambres individuelles et de sanitaires privés, a précisé un porte-parole du Pentagone.
Les 1.100 membres d'équipage devront pour leur part rester en quarantaine sur le paquebot qui "quittera son quai" d'Oakland, a ajouté Mike Pence. "Ils seront placés en observation et soignés à bord", a-t-il dit.
Une fois ces opérations terminées, le site d'accostage sera intégralement décontaminé par haute-pression à l'aide d'une solution chlorée.
Le navire est censé rester au port "le moins de temps possible", a insisté Libby Schaaf, la maire d'Oakland.
Lundi 9 mars, l'État de New York a annoncé que le directeur des autorités portuaires de New York et du New Jersey, Rick Cotton, avait été testé positif au nouveau coronavirus.
Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti lundi 9 mars que "la menace d'une pandémie" du nouveau coronavirus, qui a contaminé plus de 110.000 personnes dans le monde, est "devenue très réelle".
Aux États-Unis, le COVID-19 a contaminé plus de 600 personnes d'après la Johns Hopkins University et en a tué 26 d'après un bilan établi par l'AFP. Les personnes âgées sont désormais encouragées par les autorités américaines à constituer des stocks et à se préparer à rester chez elles.
AFP/VNA/CVN