Brésil
Coronavirus : Bolsonaro contaminé, mais toujours défiant

Le président brésilien Jair Bolsonaro a annoncé mardi 7 juillet avoir été contaminé par le coronavirus, mais a assuré qu'il allait "bien" et continué de minimiser la pandémie qui a fait plus de 65.000 morts dans son pays.

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Le président brésilien Jair Bolsonaro (droite) lors d'un événement à Brasilia, le 2 juillet.

"En tant que président, je suis toujours en première ligne. La vie continue, il faut faire attention avec les personnes âgées, mais pas la peine de paniquer", a déclaré le chef de l'État, 65 ans, lors d'un entretien à plusieurs chaînes de télévision. "Ça a commencé dimanche 5 juillet, je me sentais pas très bien, ça s'est aggravé lundi 6 juillet, j'ai ressenti de la fatigue et j'ai eu 38 degrés de fièvre", a-t-il révélé.

"J'ai fait une radio à l'hôpital (...) et mes poumons étaient propres. Les médecins m'ont donné de l'hydroxychloroquine et de l'azithromycine (un antibiotique) et après je me suis senti mieux. Je vais parfaitement bien", a ajouté M. Bolsonaro. Le président est apparu de nombreuses fois parmi ses sympathisants sans porter de masque ni respecter de distanciation physique. Il a d'ailleurs considérablement édulcoré récemment une loi censée rendre le port du masque obligatoire sur l'ensemble du territoire.

"J'avoue que je pensais que j'avais déjà été contaminé avant, sans ressentir de symptômes (...). Si je n'avais pas fait le dépistage, j'aurais pu contaminer des gens", a reconnu le président. Il a précisé qu'il travaillerait désormais le plus possible "par visioconférence", après l'annulation de plusieurs déplacements prévus cette semaine. Mais ça ne l'a pas empêché de retirer le masque de protection qu'il portait, à la fin de l'entretien avec les journalistes : "comme ça vous pouvez voir mon visage et constater que je vais bien !"

"Passé de sportif"

L'annonce du test positif a mis les réseaux sociaux en ébullition, avec les hashtag #ForçaBolsonaro (courage Bolsonaro) ou #forcacorona (pour ses détracteurs) générant un trafic massif. Le directeur général de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus, a souhaité un "rapide rétablissement" au président brésilien.

"Aucun pays n'est immunisé, aucun pays n'est à l'abri, et aucun individu ne peut être à l'abri", a-t-il déclaré, tandis que le responsable des urgences sanitaires de l'OMS, Michael Ryan, a estimé que "prince ou pauvre, nous sommes tous également vulnérables" face au virus. Le gouverneur de Sao Paulo Joao Doria, un de ses plus farouches opposants, lui a exprimé des vœux de rétablissement teintés d'ironie. "Qu'il suive les orientations de la médecine et il sera bientôt sur pied", a-t-il tweeté.

Capture d'écran d'un point presse télévisé du président brésilien Jair Bolsonaro, devant le palais présidentiel à Brasilia, le 7 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Une allusion au discours présidentiel diamétralement opposé à celui des médecins, y compris à celui des deux derniers ministres de la Santé de Jair Bolsonaro. "Cela confirme que le virus continue à circuler de façon extrêmement active", a dit l'un d'eux, Luiz Henrique Mandetta, à la chaîne Globonews. "Qu'il se remette bien, mais qu'il pense à ceux qui n'ont pas accès à des radios dès le premier jour, ni à un médecin privé", a-t-il ajouté. Le président Bolsonaro a toujours minimisé la gravité de la pandémie.

"Vu mon passé de sportif, si j'étais contaminé par le virus, je n’aurais pas à m’inquiéter. Je ne sentirais rien. Au pire, ce serait comme une petite grippe, un petit rhume", avait-il affirmé fin mars. Depuis le début de la pandémie, il s'est fortement opposé aux mesures de confinement prises par les gouverneurs des Etats, estimant que la priorité était de préserver l'emploi pour éviter le "chaos social".

Avocat de l'hydroxychloroquine

Le président Bolsonaro a également tenu à défendre à nouveau bec et ongles hydroxychloroquine, dont l'efficacité contre le COVID-19 n'a pourtant jamais été prouvée scientifiquement. Elle est recommandée par le gouvernement brésilien, y compris pour des patients atteints de symptômes légers. "Je me suis senti mal, mais si j'avais pris de l'hydroxychloroquine de façon préventive, je ne présenterais aucun symptôme", a-t-il assuré.

Le président américain Donald Trump, dont M. Bolsonaro est un fervent admirateur, en avait pris en mai à titre préventif. Quelques heures après l'annonce du test positif, le président brésilien a publié sur Facebook une vidéo de lui prenant un comprimé d'hydroxychloroquine. "Je prends ma troisième dose, je me sens très bien, je n'allais pas très bien dimanche, j'étais mal lundi 6 juillet, mais aujourd'hui, je vais encore mieux que samedi 4 juillet", a-t-il lancé en souriant.


AFP/VNA/CVN

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