Le chef d'état-major interarmées américain, l'amiral Mike Mullen, et son homologue pakistanais, le général Ashfaq Kayani, se sont réunis afin de "discuter des questions de sécurité régionale et chercher les moyens de mieux coordonner les opérations militaires", a annoncé l'armée pakistanaise dans un communiqué à Mascate.
Cette réunion intervient alors qu'une crise diplomatique couve entre les deux alliés dans la "guerre contre le terrorisme" après l'incarcération au Pakistan d'un Américain, Raymond Davis, qui a tué fin janvier deux hommes et qui est présenté comme un agent de la CIA par Islamabad.
Tenue secrète, la réunion était "prévue depuis des mois" et n'est pas liée à l'affaire Davis ou aux troubles qui secouent le Moyen-Orient, a confié un responsable militaire américain à quelques journalistes. Elle s'est déroulée sous haute surveillance dans un complexe hôtelier à proximité de la capitale Mascate.
Outre l'amiral Mullen, principal conseiller militaire du président Barack Obama qui effectue cette semaine une tournée dans les pays allié du Golfe, le commandant américain des forces internationales en Afghanistan, le général David Petraeus, le général James Mattis, chef militaire américain pour tout le Moyen-Orient, l'Asie centrale et du Sud-Ouest (Centcom) et le patron des forces spéciales américaines, l'amiral Eric Olson, ont pris part aux discussions.
Côté pakistanais, le général Javed Iqbal, directeur général des opérations militaires, accompagnait le numéro un de l'armée pakistanaise.
Au cours de discussions "très franches, cordiales et très productives", selon un responsable militaire américain, "les deux parties ont fait un point sur les opérations et évoqué le besoin de développer les infrastructures et communications transfrontalières ainsi que le partage de renseignements", selon l'armée pakistanaise.
Pour l'amiral Mullen, la réunion a été "l'occasion de poursuivre le dialogue à un moment très critique dans nos efforts communs".
Selon un responsable militaire américain, l'amiral Mullen "juge que ce type de dialogue est vital pour améliorer la coordination et la communication entre les deux armées".
Cité dans le communiqué, le général Kayani s'est de son côté félicité des "progrès réalisés dans la lutte contre les extrémistes dans (son) pays".
Les États-Unis, qui disposent de deux tiers des 150.000 hommes des forces internationales en Afghanistan, comptent transférer la responsabilité de la sécurité dans le pays aux forces afghanes d'ici la fin 2014 et ont annoncé le début d'un retrait "responsable" de leurs troupes pour juillet.
Ils réclament depuis des mois davantage d'efforts de leur allié pakistanais dans les zones tribales de l'Ouest du pays, frontalières avec l'Afghanistan, et qui constituent le bastion des talibans pakistanais, la base arrière des talibans afghans et le principal sanctuaire dans le monde d'Al-Qaïda, qui y entraîne ses kamikazes.
En décembre, Barack Obama avait salué les efforts des autorités pakistanaises mais avait jugé que les progrès n'avaient "pas été assez rapides".
Les frappes de drones opérées par la CIA se sont intensifiées en 2010 contre les islamistes dans une partie des zones tribales mais Washington pousse Islamabad à autoriser de nouvelles zones de frappes.
AFP/VNA/CVN