>>Chine : le FMI s'inquiète des firmes zombies et des produits financiers opaques
Le gouverneur de la Banque centrale chinoise (PBOC), Yi Gang, lors d'une conférence de presse à Pékin le 9 mars. |
À l'heure où le Royaume-Uni s'efforce de préserver l'attractivité de la City en vue de l'après-Brexit, la plateforme Londres - Shanghai doit permettre aux investisseurs chinois d'échanger des titres cotés sur la place britannique, tandis que des investisseurs étrangers pourront avoir accès, via Londres, à la place boursière shanghaïenne.
"Grâce aux efforts des deux pays, il y a actuellement de bonnes avancées et nous nous efforcerons de lancer (la plateforme) en 2018", a indiqué Yi Gang, gouverneur de la Banque centrale chinoise (PBOC), selon des propos rapportés par l'agence Chine nouvelle. Il s'exprimait devant le Forum de Boao pour l'Asie, le "Davos chinois", multipliant les précisions sur les réformes d'ouverture du secteur financier chinois aux investisseurs étrangers - et ce dans un climat de vive tensions commerciales entre Pékin et Washington.
"Nous travaillerons dur avec le Royaume-Uni pour un lancement cette année", une "décision cruciale" pour "témoigner de notre confiance inébranlable dans l'ouverture", a confirmé mercredi 11 avril dans un communiqué l'Autorité chinoise de régulation des marchés boursiers (CSRC). Le régime communiste avait déjà entrouvert ses marchés d'actions en lançant en 2014 et 2016 deux plateformes connectant les places de Shanghai et de Shenzhen à la Bourse de Hong Kong.
Ces mécanismes permettaient pour la première fois aux investisseurs de l'ex-colonie britannique d'avoir accès aux places chinoises - lesquelles, du fait des restrictions maintenues par Pékin sur les mouvements de capitaux, demeurent très isolées du reste du monde. La liste des titres accessibles de part et d'autre reste néanmoins strictement encadrée et le volume des transactions transfrontalières via ces deux plateformes d'échanges demeure soumis à des quotas - mais ceux-ci vont être drastiquement élargis, a annoncé mercredi la CSRC.
Un total de 94 milliards de yuans (12,1 milliards d'euros) de transactions dans les deux sens seront autorisées quotidiennement sur chacune des plateformes à partir du 1er mai, contre à peine 23 milliards précédemment. Pour autant, les quotas actuels restent très incomplètement utilisés et l'appétit des investisseurs étrangers est resté beaucoup plus faible qu'attendu. De fait, les Bourses chinoises traînent une réputation de casino aux fréquentes flambées spéculatives, tout en faisant l'objet d'interventions régulières des autorités - tandis que l'encadrement étroit de la convertibilité du yuan complique la donne.
La société américaine MSCI avait néanmoins décidé en juin 2017 d'inclure quelque 200 actions chinoises dans son indice des pays émergents, une décision susceptible d'intensifier l'intérêt des fonds d'investissement étrangers pour les Bourses locales.