Confidentiels, les vins d’altitude de Bolivie misent sur leur particularisme

À près de 2.000 m au-dessus du niveau de la mer, les viticulteurs boliviens perpétuent une tradition séculaire des missions jésuites du XVIe siècle et produisent un vin particulier, dû à son élevage en altitude et propre à séduire un marché de niche.

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Le viticulteur Luis Zambrana vendange ses vignes dans le département de Tarija, en Bolivie.
Photo : AFP/VNA/CVN

C’est dans le département de Tarija, au Sud de la Bolivie, sur les contreforts de la Cordillère des Andes, que se trouvent les vignobles confidentiels de Bolivie, entourés des deux mastodontes, l’Argentine et le Chili, 7e et 8e plus imposants vignobles mondiaux qui s’étendent sur plus de 200.000 ha.

Les 5.000 ha des vignobles de Tarija bénéficient d’un climat tempéré, avec un soleil intense la journée et une humidité bienfaitrice la nuit, à l’abri des vents forts en provenance du Nord.

La majorité du vin bolivien est élaborée entre 21 et 23 degrés de latitude sud, entre 1.600 m et 2.000 m d’altitude. Mais dans certaines zones andines, au climat plus chaud, on retrouve des vignes à près de 3.000 m.

"L’altitude signifie que nous sommes plus exposés aux ultraviolets", ce qui modifie la photosynthèse et "la réponse de la plante" avec "un épaississement de la peau" des raisins, explique l’œnologue Nelson Sfarcich.

Helmut Kohlberg, propriétaire de la bodega du même nom, assure que l’altitude confère "une particularité aromatique" au vin avec "des raisins très murs, une concentration intéressante des arômes avec des tanins soyeux, et, au-delà, une belle couleur".

Vins "élégants"

Maria José Granier, vigneronne propriétaire de Jardin Oculto, dit que "l’altitude permet à la vigne d’entrer en dormance (période pendant laquelle la plante arrête son développement, ndlr) l’hiver, de débourrer franchement au printemps et d’avoir ainsi un cycle de développement plus important" à l’été austral.

Des vignes en altitude dans le département de Tarija, en Bolivie.
Photo : AFP/VNA/CVN

Elle qualifie ces vins d’altitude d'"élégants, avec un taux d’alcool peu élevé" malgré l’abondance de soleil qui augmente le sucre des raisins donc la teneur en alcool finale, "mais dont les arômes et les saveurs sont à la fois doux
et puissants"
.

La faible production d’à peine 8 millions d’hectolitres est destinée majoritairement au marché intérieur. Quelques bouteilles de vin mousseux voyagent jusqu’en Chine et les meilleurs Cabernet Sauvignon, Malbec, Merlot, Tannat ou Porto sont proposés par des cavistes aux États-Unis, plus rarement

en France ou au Japon.

La popularité croissante de ces vins boliviens a coïncidé avec un boom gastronomique à La Paz dans de nouveaux restaurants branchés, axés sur les saveurs locales, qui poussent les producteurs à parier non pas sur le volume mais sur la qualité, visant ainsi un marché de niche.

"Il n’y a pas de véritable potentiel d’augmentation des surfaces", confirme la sommelière indépendante Carla Molina Garcia qui défend les qualités du cépage le plus répandu dans le pays, le Muscat d’Alexandrie qui couvre 70% des surfaces cultivées et "donne un vin doux, assez aromatique".

"Mais en terme de qualité, il y a encore beaucoup à faire, estime-t-elle cependant. Je pense donc que dans quelques années la Bolivie sera vraiment connue comme un véritable pays producteur. Certes petit, mais avec des vins qui se distinguent vraiment".

AFP/VNA/CVN

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