Le Premier ministre britannique David Cameron (debout, à gauche) et le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud (debout), le 7 mai à Londres. |
"La conférence a convenu que la Somalie avait fait des progrès significatifs", selon le communiqué final de la réunion internationale.
"Le nombre d'attaques de piraterie commises le long des côtes de la Somalie s'est considérablement réduit. La famine a reculé. La diaspora a commencé à revenir. L'économie est en train de renaître", se sont félicité les participants à l'issue d'une journée de discussions.
Downing Street a précisé que les attaques de pirates somaliens avaient été réduites de 80%. Mais les insurgés islamistes shebab liés à Al-Qaïda restent "toujours une menace pour la paix et la sécurité", ont souligné les participants.
Des attentats comme celui du 5 mai à Mogadiscio, qui a fait au moins 11 morts et a été revendiqué par les shehab, "nous rappellent l'ampleur de la tâche restant à accomplir pour lutter contre le terrorisme", a jugé le Premier ministre britannique David Cameron.
"Ce n'est pas seulement l'affaire de la Somalie (...) la sécurité du monde entier est en jeu", a assuré dans la journée le chef du gouvernement qui coprésidait cette conférence avec le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud".
"Aider les jeunes Somaliens à échapper à la pauvreté est le meilleur antidote à l'extrémisme", a-t-il poursuivi.
"Nous avons besoin de soutien, d'aide et d'investissements et de protection contre ceux qui essaient de nous abattre", a plaidé le président somalien. "Aucun pays ne s'est jamais remis seul d'un tel effondrement économique et social".
Une nouvelle ère
L'an dernier, il s'agissait d'"achever la transition" politique, cette année, "nous discutons des moyens de soutenir le gouvernement somalien dans un processus conduit par les Somaliens, nous sommes dans une nouvelle ère", a expliqué Jeffrey Feltman, vice-secrétaire général des Nations unies pour les affaires politiques.
La Grande-Bretagne a été le premier pays européen à rouvrir son ambassade à Mogadiscio en avril. Un "témoignage", selon Londres, des "progrès accomplis" par ce pays où l'élection d'Hassan Cheikh Mohamoud a suscité l'espoir d'une réelle autorité centrale, absente depuis la chute de Mohamed Siad Barre en 1991.
L'ONG Human Rights Watch avait toutefois appelé les participants à la conférence à faire pression sur le gouvernement somalien pour qu'il prenne des "mesures concrètes" contre les violations des droits de l'Homme, mettant en garde contre les conséquences d'un "soutien inconditionnel" à la Somalie.
Résultats de la conférence
Pour soutenir les forces de sécurité et le pouvoir somaliens, Londres a promis l'octroi de 35 millions de livres (41 millions d'euros). À cela s'ajoutent 145 millions de livres (171 millions d'euros) pour aider la Somalie à éviter de nouvelles famines dévastatrices après celle qui a fait 260.000 morts dont la moitié d'enfants de moins de cinq ans entre 2010 et 2012.
L'Union européenne a pour sa part promis 44 millions d'euros pour aider à renforcer la police et à rétablir un "système judiciaire crédible" dans ce pays dévasté par plus de 20 ans de guerre civile.
Washington a quant à lui annoncé 40 millions de dollars de fonds supplémentaires, sous réserve de leur validation par le Congrès.
Le gouvernement britannique a mis en avant le "rôle essentiel" joué en Somalie par le Kenya qui "y a engagé quelque 5.000 soldats et accueille plus de réfugiés somaliens que n'importe quelle autre nation".
AFP/VNA/CVN