>>La Chine jette un excédent commercial record à la face de Trump
>>Washington dans la guerre commerciale contre Pékin
Le Premier ministre chinois Li Keqiang (droite) et le président du Conseil européen Donald Tusk lors d'une conférence de presse commune, à Pékin le 16 juillet. |
"Il est encore temps d'éviter le conflit et le chaos", a déclaré M. Tusk lors d'une rencontre avec le Premier ministre chinois Li Keqiang, en proposant d'engager une réforme de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
"Nous sommes tous conscients que l'architecture mondiale est en train de changer sous nos yeux", a déclaré M. Tusk, rappelant que "le monde que nous avons construit pendant des décennies (...) a apporté une Europe en paix, le développement à la Chine et la fin de la guerre froide".
"Il est du devoir commun de l'Europe et de la Chine, mais aussi de l'Amérique et de la Russie, de ne pas détruire cet ordre mondial mais plutôt de l'améliorer, et de ne pas engager des guerres commerciales qui ont débouché sur des conflits ouverts si souvent dans notre histoire", a estimé M. Tusk, à quelques heures de la première rencontre bilatérale entre Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine à Helsinki.
''Nouvelles règles''
À Pékin, où il se trouve en compagnie du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à l'occasion du sommet annuel Chine - UE, Donald Tusk a appelé "nos hôtes chinois, mais aussi les présidents Trump et Poutine, à engager conjointement un processus de réforme complet de l'OMC".
Le président du Conseil européen Donald Tusk lors d'une conférence de presse à Pékin le 16 juillet. |
Le but d'une
éventuelle réforme doit être de "renforcer l'OMC en tant qu'institution" et de "garantir des conditions de concurrence équitables", a précisé Donald Tusk. "Nous avons besoin de nouvelles règles en matière de subventions au secteur industriel, de propriété intellectuelle et de transferts forcés de technologie, de réduction des coûts des échanges commerciaux, ainsi que d'une nouvelle approche du développement et d'un règlement des différends plus efficace".
Donald Tusk semble ainsi répondre aux inquiétudes de Washington, qui accuse régulièrement Pékin de "transferts forcés de technologie" en obligeant les entreprises américaines qui veulent vendre en Chine à créer des co-entreprises avec des partenaires locaux, ces derniers profitant ainsi de la technologie américaine.
L'appel de Macron
Le président français Emmanuel Macron avait déjà proposé fin mai le lancement de négociations internationales pour réformer l'OMC. "Je propose une négociation intégrant au départ les États-Unis, l'Union européenne, la Chine et le Japon, qui serait rapidement étendue aux pays du G20 et de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), sur la réforme de l'OMC", avait-il déclaré.
Il plaidait pour un "diagnostic" des "dysfonctionnements du système actuel" et pour une feuille de route qui pourrait être établie lors du sommet du G20 organisé fin novembre à Buenos Aires.
La Chine avait répondu positivement à cet appel et s'était dite "prête à travailler" avec tous les membres de l'OMC pour en rendre les règles "plus ouvertes, plus inclusives, plus transparentes, et non-discriminatoires".
"Nous sommes tombés d'accord pour dire que dans les circonstances internationales actuelles, il est important de défendre le multilatéralisme et le libre-échange", a déclaré lundi 16 juillet le Premier ministre chinois. MM. Tusk et Juncker doivent être reçus dans la journée par le président chinois Xi Jinping.