Comment le Vietnam valorise-t-il ses biens inscrits au patrimoine mondial ?

Le Vietnam compte une bonne vingtaine de biens patrimoniaux reconnus par l’UNESCO. Ils existent sous trois formes : naturel, culturel et à la fois naturel et culturel. Les collectivités locales concernées en ont fait un levier pour leur développement durable.

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La citadelle des Hô à Thanh Hoa (Centre).
Photo : VNA/CVN

"La Convention de l’UNESCO concernant la protection du patrimoine mondial, naturel et culturel, communément appelée Convention de 1972, est la toute première convention internationale liant la protection de la nature à la préservation du patrimoine culturel. Le Vietnam, qui l’a ratifiée en 1987, en est un membre actif et responsable", affirme Hà Kim Ngoc, vice-ministre des Affaires étrangères et président du Comité national de l’UNESCO.

Sur les plus de vingt entités vietnamiennes honorées par l’UNESCO, huit ont été classées au patrimoine mondial, dont cinq au patrimoine culturel matériel, deux au patrimoine naturel et une au patrimoine culturel et naturel. Il s’agit en l’occurrence du complexe paysager de Tràng An, les sept autres étant respectivement le secteur central de la Cité impériale de Thang Long-Hanoï, la citadelle des Hô, les vestiges de l’ancienne capitale de Huê, le sanctuaire de My Son, l’ancien quartier de Hôi An, la baie de Ha Long et le parc national de Phong Nha-Ke Bàng.

Pour les collectivités locales concernées, il s’agit de véritables trésors à exploiter au service du développement. Prenons l’exemple de Hôi An, qui a acquis aujourd’hui une notoriété mondiale, et dont les recettes provenant du tourisme et des services afférents représentent plus de 70% du PIB local. Nguyên Van Son, le président du comité populaire de la ville de Hôi An, nous explique pourquoi ce succès.

"Hôi An a créé des produits touristiques originaux en proposant aux touristes d’expérimenter la vie nocturne dans l’ancien quartier ou de passer des journées avec des habitants des villages d’artisanat tels que le village de potiers de Thanh Hà ou le village de menuisiers de Kim Bông. Grâce aux programmes nocturnes, un nouveau métier, celui de fabrication de lanternes, s’est développé à Hôi An, et nos lanternes sont aujourd’hui exportées dans plusieurs pays. D’autres métiers ont vu le jour pour répondre aux besoins de sauvegarde du patrimoine, tels que la confection d’objets en bambou et d’objets d’art à partir du bois de grands arbres que les crues emportent chaque année et qui finissent par embarquer nos rives", précise-t-il.

À Hanoï, la capitale, de nombreuses initiatives ont également été prises, comme nous l’indique Hà Minh Hai, vice-président du comité populaire municipal.

"Depuis 2010, suite à l’inscription, par l’UNESCO, du secteur central de la Cité impériale de Thang Long-Hanoï au patrimoine culturel mondial, la municipalité de Hanoï et les services concernés ont pris des mesures pour protéger, restaurer et promouvoir les valeurs exceptionnelles de ce site, qui est devenu aujourd’hui un haut-lieu historique et culturel de la capitale. Au cours des trois premiers mois de 2023, il a accueilli plus de 210 mille touristes, dont 20% d’étrangers, ainsi que 21 mille élèves qui sont venus lors d’excursions d’étude", fait-il savoir.

Un patrimoine ne peut être protégé que lorsque la population s’y implique, affirme de son côté Phan Van Tuân, directeur adjoint du Centre de préservation des vestiges de l’ancienne capitale de Huê.

"Afin de bien gérer, protéger et valoriser nos biens patrimoniaux, notre province de Thua Thiên-Huê recourt aux dernières technologies de l’industrie 4.0. Mais nous faisons également en sorte d’impliquer la population dans ce processus en lui permettant d’être la première bénéficiaire des profits provenant des biens qu’elle protège", déclare-t-il.

Un groupe de touristes à la Cité impériale de Thang Long-Hanoï.
Photo : VOV/VNA/CVN

Quant à la province de Quang Ninh (Nord), qui abrite la célèbre baie de Ha Long, elle a élaboré une stratégie économique qui est basée sur une transition écologique, fait savoir Lê Minh Tân, chef adjoint du comité de gestion de la baie.

"Nous avons lancé un programme intitulé +Zéro déchet plastique jeté dans la baie de Ha Long+. Les touristes et les entreprises ont répondu très favorablement. Maintenant, tous les bateaux touristiques de Ha Long disposent d’équipements de traitement d’eaux usées et ramènent la totalité des déchets à bord pour un traitement approprié. Grâce à ces efforts collectifs, l’environnement de la baie de Ha Long s’améliore de jour en jour", assure-t-il.

Le Vietnam est fier de sa diversité naturelle et culturelle, ainsi que de la richesse de son patrimoine reconnu au niveau mondial, autant de ressources qu’il tâchera d’utiliser à bon escient pour un développement durable. 

VOV/VNA/CVN

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