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Des experts étudient une des deux ancres géantes de Quach Van Dich au Musée de Hanoï. |
Photo : Trân Hòa/CVN |
En 2017, Quach Van Dich, un collectionneur d’antiquités résidant dans l’arrondissement de Long Biên, Hanoï, a décidé de faire don au Musée de Hanoï de deux ancres récupérées au fond du fleuve Rouge pour qu’elles y soient exposées après près de 20 ans.
En 1998, M. Dich avait acheté une ancre au vieux pêcheur Nguyên Van Muoi dans une maison flottante des bords du fleuve Rouge. Deux ans plus tard, il a pu acheter la deuxième. Il a déclaré que le coût pour l’achat de ces deux objets était alors équivalent à 11 lingots d’or.
Les deux ancres ont une longueur de 6 m et la pointe de l’ardillon en fer fait 2 m de long. L’Institut d’archéologie du Vietnam a mené des études de leurs datations. Il est quasi-certain qu’elles datent entre 1320-1490 (95.5% de probabilité), et il y a 68.2% de chance que ce soit entre 1405 et 1448.
Dans tous les cas, nous sommes face à des artéfacts de 600 ans ou plus. Après avoir déterminé l’âge, l’opportunité de recueillir une grosse somme d’argent de ces deux ancres est venue à l’esprit de M. Dich.
Mais depuis de nombreuses années maintenant, le propriétaire des deux ancres continue de refuser les offres de collectionneurs.
Une rare paire d’ivoire
Le Musée de Hanoï conserve également des artefacts en ivoire avec des gravures très étranges représentant des statues, des paysages, des sirènes... Des motifs très rares. On retrouve les sujets précités sur de nombreux autres artefacts en poterie, en porcelaine, en bois...
Parmi les artefacts en ivoire exposés au Musée de Hanoï, le "pont d’ivoire” est le plus grand. Il est composé de deux défenses placées horizontalement sur un socle en bois. Une défense d’environ 70 cm de long placée au point le plus haut représente un troupeau de 14 éléphants.
La deuxième défense placée en position basse mesure environ 40 cm de long et est également sculptée d’un troupeau d’éléphants. En regardant des deux côtés du “pont d’ivoire”, on peut voir l’ensemble du troupeau d’éléphants.
Le deuxième ensemble, appelé "ivoire", est relativement important, composé de deux défenses placées parallèlement et verticalement, pour former un arc, montées sur un socle en bois noir. Sur ces deux défenses en forme d’arc, rien n’est sculpté.
Artefacts précieux présentés au Musée de Hanoï. |
Photo : CTV/CVN |
En plus de ces deux grands artefacts, il existe également un certain nombre d’autres artefacts de plus petite taille, tels que des pipes ou des statues en ivoire. Sur le corps de la "pipe d’ivoire" sont sculptées des mascottes telles que la carpe se transformant en dragon, un cornac sur éléphant, un cavalier avec un serviteur portant un parasol, ou encore des signes gravés et des caractères chinois.
Déchiffrer soigneusement les artefacts
D’après le Professeur associé Trinh Nang Chung, de l’Institut d’archéologie du Vietnam, ledit institut n’a trouvé aucun autre artefact en ivoire, gravé de motifs similaires à ceux du Musée de Hanoï. "Cela pourrait être un hommage ou un cadeau d’un roi ou d’un fonctionnaire féodal. Bien que les matériaux ne soient pas précieux, la taille, l’arrangement et la sculpture sont très rares", a-t-il déclaré. L’ivoire est un matériau très cassant et fragile. Pour graver de petits motifs, il est nécessaire de maitriser les meilleures techniques de sculpture.
Selon les documents fournis par le Musée de Hanoï, pour graver de minuscules motifs, les artisans trempent souvent l’ivoire dans du vinaigre pendant la nuit. Ensuite, ils utilisent des techniques telles que la perforation, la ciselure, le gaufrage... pour créer l’œuvre.
Avec l’ivoire, une petite erreur peut endommager tout l’ensemble. Le temps pour créer une sculpture complète se compte en mois, voire en années. Ils datent la fin du XIXe siècle. Ils étaient utilisés pour décorer les palais des rois, seigneurs et aristocrates, signes d’autorité et de noblesse.
De plus, l’ivoire est également utilisé pour confectionner les objets quotidiens des rois et des mandarins comme les bols, les baguettes... car il permet de détecter les toxines. S’il y a du poison dans la nourriture ou la boisson, l’ivoire change de couleur immédiatement, signalant un danger.
Trân Hoà - Câm Sa/CVN