>> Quand les jeunes se passionnent pour les arts traditionnels
>> Promotion de l'art du tuông auprès du jeune public
Une démonstration de ca trù dans le temple Quan Dê à Hanoï. |
Photo : VNP/VNA/CVN |
Festivals d’arts scéniques traditionnels, échanges artistiques… Le public se familiarise peu à peu avec les représentations d’arts traditionnels en ville. Les professionnels rivalisent d’initiatives pour s’attirer ses faveurs.
Pour Nguyên Thê Son, un curateur d’exposition, il serait souhaitable de multiplier les spectacles dans les espaces patrimoniaux. "Un spectacle donné dans un espace classé au patrimoine culturel ferait beaucoup plus d’effets que celui dans un théâtre normal", explique-t-il.
Quant à Lu Thi Thanh Lê, chargée de cours d’industrie culturelle et de créativité à l’Université nationale de Hanoï, elle juge essentiel de maintenir des adresses habituelles pour les représentations artistiques, telles que le Centre d’échanges culturels et artistiques au 22, rue Hàng Buôm, ou le Centre d’échanges culturels du Vieux quartier, au 50, rue Dào Duy Tu, tous deux au cœur de Hanoï.
"Il convient, selon moi, d’établir des programmations quotidiennes, hebdomadaires, mensuelles et annuelles. Les habitants et les touristes de passage à Hanoï doivent pouvoir savoir exactement où ils peuvent se rendre et quand pour assister à une représentation d’arts traditionnels. Ces informations font défaut aujourd’hui. Il va falloir mieux informer, et ceux qui le souhaitent doivent savoir quel spectacle a lieu tel jour, où, qui sont les acteurs et actrices et comment se procurer un billet", insiste-t-elle.
Revitalisation
À Hô Chi Minh-Ville, plusieurs théâtres d’arts traditionnels ont notamment pris l’initiative de donner des spectacles dans les écoles, où ils sont très bien accueillis par les élèves.
En plus des écoles, les troupes artistiques de la mégapole du Sud organisent aussi des échanges dans les universités. Leurs consœurs de Hanoï, de Nam Dinh et d’autres localités du Nord leur ont emboîté le pas. Nous avons rencontré Nguyên Thanh Binh, responsable de l’organisation des spectacles du Théâtre de l’art du hat bôi (chant classique interprété avec une gestuelle complexe) de Hô Chi Minh-Ville, et Lai Thanh Minh, acteur de la troupe de chèo (théâtre populaire) de Nam Dinh.
Un numéro de xâm (chant des aveugles) devant le temple Kim Ngân, au cœur de Hanoï. |
Photo : VNA/CVN |
"Nous nous réjouissons de constater que le public vient de plus en plus nombreux et que les jeunes sont majoritaires. Tout le personnel du théâtre est conscient de la nécessité de se renouveler. En préservant les grandes valeurs du traditionnel, nous devons insuffler à notre art un souffle de la jeunesse pour le rendre plus accessible au jeune public", partage le premier.
"Il nous est arrivé d’aller dans une école qui dispensait déjà des cours sur les arts traditionnels, en particulier le +chèo+. Nous avons aidé les élèves à monter des extraits de pièce qu’ils allaient présenter dans leur propre établissement. Ils étaient tous très motivés", raconte le second.
Il y a également les jeunes passionnés, ceux qui s’intéressent particulièrement à faire revivre les arts traditionnels en collectant et notant l’origine, l’histoire, l’évolution et les caractéristiques des arts scéniques vietnamiens à des fins de publication. C’est le cas de Hô Phuong Thao, originaire de Vinh Long (Sud). Bien qu’elle soit diplômée dans le domaine de l’administration des ressources humaines, Phuong Thao voue une grande passion pour le don ca tài tu (chant des amateurs du Sud) et le cai luong (théâtre classique rénové). Elle a ainsi collecté au fil des années de nombreuses archives et publié une œuvre sous la forme d’artbook (livre d’art visuel) intitulé Ganh hat luu diên muôn phuong (littéralement Troupe de chanteurs en tournée dans chaque coin de rue), regroupant 200 pages et 100 images d’illustration d’instruments musicaux et de démonstrations d’arts folkloriques.
Un art scénique ne peut survivre que s’il a encore un public. Les mesures prises par les théâtres pour garder leur public et attirer de nouveaux spectateurs ont donné des premiers résultats encourageants. Et tant que la jeunesse s’y intéressera, les arts traditionnels auront encore de beaux jours devant eux.
Thuy Tiên - My Anh/CVN
Les arts folkloriques, partie intégrante de la culture vietnamienne
Dans toutes les 63 provinces et villes du Nord au Sud, en passant par le Centre, chaque localité, chaque groupe ethnique possèdent ses propres arts populaires uniques reflétant la diversité et les différents aspects de la culture nationale.
Ces catégories d’arts créent une image complète de l’art folklorique vietnamien à la fois diversifié et précieux, qu’il faut préserver et présenter au monde entier.
On cite notamment entre autres : quan ho (chant alterné), chèo (théâtre populaire), tuông (théâtre classique), ca trù (chant des courtisanes), hat xoan (chant printanier) et mua rôi (marionnettes sur l’eau), etc.