>>Succès populaire et bonne santé de l'aéronautique
Le constructeur, qui ne veut pas être distancé par Airbus sur le juteux marché chinois, a fait ces annonces lors de la visite d'État du président chinois Xi Jinping aux États-Unis.
Elles ont d'ailleurs été faites alors que M. Xi visitait le 23 septembre le site d'assemblage des 787 et autres 777 à Everett, dans la région de Seattle (Nord-Ouest).
Le président chinois Xi Jinping (gauche) et Ray Conner, le patron de la division aviation civile de Boeing, le 23 septembre dans une usine de Boeing à Everett. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À titre de comparaison, la visite du Premier ministre chinois Li Keqiang au siège d'Airbus à Toulouse en juillet s'était accompagnée d'une commande par la Chine de 75 appareils A330 (dont 45 fermes) pour 18 milliards de dollars.
Boeing a conclu son contrat avec la centrale d'achat China Aviation Supplies Holding Company (CASC) pour le compte des compagnies aériennes chinoises (Air China, China Southern Airlines et China Eastern Airline...), et des loueurs d'avions ICBC Financial et CDB (China Developement Bank) Leasing.
Il efface des tablettes la commande de 26,5 milliards de dollars pour 250 appareils A320neo confirmée mi-août à Airbus par la compagnie indienne à bas coûts IndiGo.
Il comprend l'achat de 190 appareils de la famille du monocouloir 737 et 50 gros porteurs dont les modèles ne sont pas précisés, tandis que le reste (60) sera en leasing.
Il était difficile de savoir dans l'immédiat si les 300 appareils incluaient des commandes annoncées précédemment, ou si ce contrat était ferme.
Le prix final de la transaction pourrait diminuer, les avionneurs accordant souvent des rabais lors des négociations finales.
S'imposer en Chine
"La Chine est un marché international important pour les avions de ligne", a déclaré Ray Conner, le patron de la division aviation civile de Boeing.
La Chine, plus gros marché international de Boeing, représente environ 1 avion livré sur 4 par l'avionneur américain depuis le début de l'année.
Boeing y a toutefois perdu beaucoup de terrain face à son rival Airbus, qui y dispose, depuis 2008, d'une usine à Tianjin (Nord-Est) pour l'assemblage des appareils du programme A320. Le groupe européen se prépare à y ajouter un centre de finition pour gros porteurs A330.
L'offensive d'Airbus a porté ses fruits puisque les deux groupes se partagent désormais à parts égales ce marché, dont les besoins sont évalués par Boeing à 6.330 avions de ligne supplémentaires sur les 20 prochaines années pour une valeur marchande cumulée de 950 milliards de dollars.
En dépit du net ralentissement économique dans le pays, l'essor de la classe moyenne chinoise devrait contribuer à doper le nombre de passagers alors que les liaisons régionales se multiplient, selon les experts.
La Chine comptera pour presque 17% des avions de ligne vendus dans le monde d'ici à 2034, selon Boeing.
L'avionneur a confirmé qu'il allait ouvrir sa première usine en Chine, dans le cadre d'une coentreprise avec le rival local Comac, afin d'accompagner la montée annoncée de ses cadences de production.
Cette usine sera chargée des travaux de finition (aménagement intérieur, peinture et livraison) des avions de la famille 737 commandés par des clients chinois.
Pour l'instant, Boeing ne révèle pas le lieu de ce site industriel ni la date de livraison du premier avion qui en sortira. Selon le Shanghai Zhengquan Bao, journal financier administré par l'agence Chine nouvelle, Boeing envisage de s'établir à Zhoushan, dans la province du Zhejiang (Est).
Le groupe a par ailleurs affirmé qu'il n'y aurait pas de délocalisation des emplois américains, dans l'espoir de dissiper les craintes des syndicats.