Colombie: première présidentielle sans la menace de la guérilla Farc

La Colombie a voté dimanche 27 mai pour la première présidentielle depuis l'accord de paix qui a permis le désarmement de la guérilla Farc, un duel inédit opposant à cette occasion la droite dure à la gauche antisystème.

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Des électeurs devant un bureau de vote pour la présidentielle colombienne, le 27 mai à Cali.

Le scrutin va peser sur l'avenir de l'accord de paix signé en 2016 avec la plus puissante rébellion des Amériques, un pacte qui a polarisé une société meurtrie par un conflit armé de plus d'un demi-siècle. "Jusqu'à présent, aucun bureau de vote n'a dû être transféré pour raison de sécurité", s'est réjoui le président sortant Juan Manuel Santos, 66 ans, après avoir voté à Bogota, soulignant qu'"il y a de nombreuses décennies que cela n'était arrivé".

Avec les législatives de mars, "nous achevons le premier cycle complet d'élections nationales sans la menace du conflit armé avec les Farc", avait-il rappelé la veille de ce scrutin, auquel plus de 36 millions d'électeurs sont appelés à voter jusqu'à 16h00 (21h00 GMT).

Les candidats de la présidentielle colombienne.
Photo: AFP/VNA/CVN

Outre la révision de l'accord, qu'il juge laxiste envers les ex-guérilleros exemptés de prison s'ils admettent leurs crimes, Ivan Duque, 41 ans, promet d'éradiquer la drogue, la corruption et de relancer la 4e économie d'Amérique latine, en berne avec 1,8% de croissance.

Parmi les six candidats, cet avocat et économiste représente une coalition menée par le Centre démocratique (CD) du controversé, mais populaire ex-président Alvaro Uribe. Crédité de 37,6% à 41,5% des voix selon les sondages, il défend la liberté d'entreprendre, les valeurs traditionnelles de la famille et vilipende le Venezuela voisin en faillite.

Son principal rival, Gustavo Petro (crédité de 24,2% à 29,5% des voix), du mouvement Colombie Humaine, est un ex-guérillero du M-19 dissout. À 58 ans, il séduit les foules avec un programme de réformes économiques favorable aux plus humbles.

Dans un pays allié des États-Unis, il défend l'accord avec l'ex-guérilla Farc et le dialogue avec l'ELN, qui a suspendu ses actions armées à l'occasion de l'élection, pour laquelle la sécurité a toutefois été renforcée par environ 150.000 militaires.

AFP/VNA/CVN

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