Cinéma : Suzume, carton de l'animation japonaise entre divertissement et gravité

Star de l'animation, Makoto Shinkai confirme son talent pour mêler divertissement et gravité avec Suzume, qui évoque le Japon des séismes et les cicatrices de la catastrophe de Fukushima.

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L'actrice Nanoka Hara et le cinéaste japonais Makoto Shinkai, lors de la présentation de son film Suzume à la Berlinale, le 23 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le film (02h02) sort mercredi 5 avril dans les salles françaises après un parcours triomphal au Japon, où il a engrangé plus de 103 milions d'USD de recettes et plus de 10 millions d'entrées après sa sortie en 2022.

Seuls Top Gun: Maverick et le manga à succès One Piece ont fait mieux cette année-là dans l'archipel.

Le réalisateur est un habitué des records depuis Your Name (2016) et Les Enfants du temps (2019), qui a représenté le Japon aux Oscars. Suzume était également l'un des deux films d'animation en compétition à la Berlinale en février.

Son film suit Suzume, une orpheline de 17 ans qui rencontre un homme étrange, chargé de fermer de mystérieuses portes, disséminées dans des lieux à l'abandon de l'archipel.

Elle-même va franchir l'une de ces portes, et apprendre qu'elles permettent d'empêcher à de redoutables vers gigantesques de sortir des entrailles de la terre pour semer le chaos en déclenchant des secousses sismiques.

Suzume se retrouve embarquée dans un road trip en forme de course contre la montre à travers le Japon pour tenter d'empêcher les séismes avant qu'ils ne se produisent, entourée de créatures fantastiques dont une chaise qui parle et qui court et un chaton aussi "kawaï" (mignon) que maléfique.

"Universel"

Suzume "est un film de divertissement qui parle de choses sérieuses, comme (le tremblement de terre et) le tsunami qui a frappé le Japon il y a douze ans", a expliqué le réalisateur Makoto Shinkai, lors de la présentation du film à la Berlinale.

À 50 ans, il empreinte au style philosophico-écologiste du maître japonais Hayao Miyazaki (Le voyage de Chihiro, Mon voisin Totoro...), en y ajouant une touche d'humour et de modernité, où les réseaux sociaux et les téléphones portables jouent un rôle important. Surtout, les catastrophes, d'origine humaine ou naturelle, sont au centre de son oeuvre.

"L'animation permet de toucher un public très large: des personnes âgées qui le regardent avec leurs petits-enfants. Et on peut leur montrer des sujets profonds", a-t-il dit.

Les Enfants du temps lui avait été inspiré par les intempéries liées au dérèglement climatique, quand Suzume, tout comme Your Name auparavant, tisse une histoire d'amour adolescente autour d'une histoire inspirée du triple désastre du 11 mars 2011.

Ce jour, l'un des plus violents séismes jamais enregistrés dans le monde avait provoqué un tsunami meurtrier, entraînant la catastrophe nucléaire de Fukushima. Ces catastrophes ont fait près de 18.500 morts ou disparus.

Suzume, est l'occasion de faire voyager l'héroïne, élevée par sa tante depuis la mort de sa mère, dans un Japon toujours traumatisé et vivant dans l'attente du séisme suivant. "J'ai beaucoup mis l'accent sur les endroits abandonnés", résultant des catastrophes naturelles mais aussi du dépeuplement du pays, a dit Makoto Shinka.

Le film, au graphisme irréprochable, progresse depuis la vie paisible dans l'île septentrionale de Kyushu, vers le nord et la région du séisme de Fukushima, en traversant successivement le Kansaï et l'agglomération de Tokyo.

Makoto Shinkai a d'abord pensé aux spectateurs japonais en faisant son nouveau film : "Nous n'avions pas l'œil sur le marché mondial pour ce film et pourtant je pense que cette approche peut nous permettre d'aborder des sujets qui sont vraiment universels".

AFP/VNA/CVN

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