Cinéma : un bon cru et des idées pour l'an prochain

Ce mois de mars, les fans vietnamiens de cinéma vivent dans l'ambiance animée de leur art favori. Dans le monde, la 82e cérémonie des Oscar a été marquée par l'affirmation des femmes cinéastes. Dans le pays, la première Journée de la cinématographie a été organisée, avec la remise du Cerf-volant d'or, prix annuel de l'Association des cinéastes vietnamiens.

La saison de diffusion des films du Têt du Tigre bat son plein avec la présentation des réalisations les plus attendues de l'année du 7e art national. Entrée 2 semaines d'avance dans la saison des films du Têt, la compagnie vietnamo-britannique Megastar a projeté 6 films, dont 4 vietnamiens : Princesse teenager et ses 5 gardes du corps ; Des baisers radieux ; Quand on s'aime, on ne tourne pas la tête ; Journal intime de Blanche-Neige. À l'instar d'autres exploitants de salles, Megastar se frotte les mains.

"En 4 semaines de diffusion, ces films vietnamiens ont permis à Megastar d'obtenir 20 milliards de dôngs", fait savoir Brian Hall, le président du conseil d'administration de Megastar. "Les chiffres d'affaires de Megastar ont augmenté de plus de 20% par rapport à la même période du Têt précédent", révèle-t-il.

Pour le Têt du Tigre, les films vietnamiens étaient en majorité absolue (5/7) au Centre national de diffusion de films (CNDF) : Princesse teenager et ses 5 gardes du corps ; Des baisers radieux ; Quand on s'aime, on ne tourne pas la tête ; Journal intime de Blanche-Neige; Piège du dragon.

"Les films nationaux impressionnent de plus en plus les spectateurs domestiques", déclare son directeur Nguyên Danh Duong. Chaque jour, cet établissement a proposé 30 à 35 séances, accueillant environ 6.800 spectateurs. "Nous avons dû travailler jusqu'à minuit", indique Nguyên Danh Duong.

Les salles affichent souvent complet. Jeunes, vieux, hommes, femmes affluent en masse. Jusqu'à 70% du public se tournent vers les films domestiques. Ne le brûle pas ! et Piège du dragon ont connu des records de diffusion en salles. "Ces phénomènes confirment les efforts des cinéastes vietnamiens qui s'engagent vraiment dans le jeu", déclare le directeur du CNDF.

La communication des studios est meilleure que les années précédentes, selon le président du conseil d'administration de Megastar, Brian Hall. "Il y a 3 ans, les spectateurs ne prenaient connaissance des films qu'en arrivant au cinéma. Aujourd'hui, ils savent quel film est projeté avant de décider à venir", explique-t-il.

Le 7e art vietnamien se porte bien

Le Têt du Tigre donne matière à réflexion aux acteurs du secteur. Pour Ngô Phuong Lan, chef du Bureau d'art du Département de la cinématographie, elle confirme la bonne cuvée 2009 du cinéma vietnamien.

Films dits classiques comme Ne le brûle pas !, films d'auteur comme À la dérive et films d'action comme Piège du dragon, comédies musicales Des baisers radieux..., les oeuvres ont été bien accueillies par le public et les professionnels. Ne le brûle pas ! de Dang Nhât Minh, a été primé au Festival du film vietnamien et récemment, par l'Association nationale des cinéastes. À la dérive de Bùi Thac Chuyên a été présenté dans différents festivals internationaux...

" La réalisation des films s'est aussi diversifiée", estime la critique Ngô Phuong Lan. On peut citer ainsi des grands noms comme Dang Nhât Minh (Ne le brûle pas !), des jeunes et célèbres comme Bùi Thac Chuyên (À la dérive) et des nouveaux venus au générique comme Lê Thanh Son (Piège du dragon) et Lê Lôc (Princesse teenager et ses 5 gardes du corps).

Concernant la qualité des produits, les éloges sont mitigés. "Il n'y a pas encore d'oeuvre excellente", estime le directeur du CNDF, Nguyên Danh Duong. Certes, certains films comme Piège du dragon, Des baisers radieux... ont été bien accueillis dans les salles obscures. "Mais ce sont des films grand public, destinés à attirer le public au cinéma. Il leur manque de la qualité esthétique, artistique", affirme la critique Ngô Phuong Lan. Et de conclure : "si les cinéastes continuent à négliger l'esthétisme de leurs oeuvres, ils ne pourront pas retenir longtemps l'attention du public".

Cette année semble être prometteuse pour le 7e art national avec des activités encore plus animées que l'an passé, selon la responsable du Bureau d'art, relevant du Département de la cinématographie, Ngô Phuong Lan. Plusieurs projets entamés en 2009 entrent actuellement dans leur phase de finition. Les oeuvres réservées aux célébrations importantes du pays dont le Millénaire de Thang Long-Hanoi, sont en train d'être réalisées. Certains films seront bientôt rendus publics : Des champs à l'infini du Studio Viêt, adaptation d'une nouvelle de même nom de l'écrivain Nguyên Ngoc Tu ou Poussières de chemin, du Studio national des longs métrages.

Thu Vân/CVN

(20/03/2010)

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