Chine : nouveaux signes de ralentissement de l'économie en août

La production industrielle et les ventes de détail en Chine ont fortement ralenti en août, pour le deuxième mois consécutif et de façon inattendue, signes d'une fragilité persistante de la conjoncture et du défi pour Pékin de stabiliser son économie tout en musclant ses mesures contre l'endettement.

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Le chantier du Yintai dans le quartier des affaires de Pékin, le 18 décembre 2015.

La production industrielle dans la deuxième économie mondiale a grimpé de 6% sur un an en août, selon les chiffres publiés jeudi 14 septembre par le Bureau national des statistiques (BNS), un organe gouvernemental.

C'est le plus faible rythme de progression enregistré depuis décembre. La production industrielle avait déjà fortement ralenti en juillet, avec une hausse de 6,4% contre 7,6% en juin. Les analystes sondés par Bloomberg tablaient en moyenne pour août sur une légère reprise ("6,6%). Les anticipations du marché ont également été prises à défaut par les chiffres des ventes de détail, baromètre de la consommation des ménages chinois : celles-ci ont gonflé de 10,1% le mois dernier, contre "10,4% en juillet. Là encore, c'est très en-deçà de la prévision médiane des experts (+10,5%).

Dans le détail, les ventes de voitures, d'électroménager, de meubles et de matériaux de construction ont tous connu des essoufflements extrêmement marqués entre juillet et août : reflet du refroidissement persistant du marché immobilier, qui soutient la demande pour ces produits.

"De façon générale, l'économie nationale a conservé en août une dynamique de progression robuste", a malgré tout assuré la porte-parole du BNS, Liu Aihua, dans un communiqué. Néanmoins, "la conjoncture intérieure recèle toujours nombre de risques potentiels et de défis à relever" et "il subsiste beaucoup de facteurs d'instabilité et d'incertitudes dans l'environnement international", a-t-elle reconnu.

De fait, une demande internationale morose - comme en témoigne le vif essoufflement des exportations chinoises en août - contribue à peser sur l'activité.

"Mais le principal coupable reste une demande intérieur affaiblie", insistait jeudi 14 septembre Julian Evans-Pritchard, analyste du cabinet Capital Economics, pointant notamment la baisse de régime des investissements en capital fixe.

Ces derniers, jauge des dépenses publiques et privées dans les infrastructures, ont gonflé de 7,8% sur un an sur la période janvier - août, selon le BNS, moins qu'attendu et ralentissant pour le 5e mois consécutif.

Déjà engagé dans un douloureux rééquilibrage économique au détriment des industries lourdes, sommées de sabrer leurs capacités excédentaires, Pékin a de surcroît imposé un tour de vis drastique au secteur financier afin de réduire l'abyssal endettement du pays.

Quitte à pénaliser des moteurs cruciaux de l'économie, à l'image du secteur de l'immobilier et de la construction, lequel repose largement sur des chantiers et investissements à crédit.

AFP/VNA/CVN

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