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Le graphiste Henry Steiner présentants plusieurs de ses designs au Musée d'art moderne M+ de Hong Kong (Chine) qui les expose, le 27 juin 2024. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Hong Kong (Chine) est "l'endroit le plus excitant que je connaisse en Asie", confie Henry Steiner en se promenant au milieu de ses oeuvres, exposées au M+, le Musée d'art contemporain de la ville.
Né en Autriche, le créateur de 90 ans est arrivé à Hong Kong (Chine) à l'âge de 27 ans, en 1961, après avoir signé un contrat de quelques mois au sein d'un magazine.
En 63 ans passés dans la ville, il a été le témoin de la transformation de la "Perle de l'Orient" en un centre financier mondial.
"Hong Kong est un endroit qui bouge et qui vous stimule (...) C'est un endroit électrisant", explique-t-il.
Henry Steiner s'est constitué au fur et à mesure des années un portefeuille de clients composé de marques locales et multinationales.
"Identité" et "personnalité"
Un panneau de l'exposition dédiée à l'oeuvre de Henry Steiner à Hong Kong (Chine) le 27 juin 2024 présentant une publicité de HSBC, un client du graphiste. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'artiste a notamment conçu le logo du célèbre Hong Kong Jockey Club, mais aussi celui de HSBC, qui émet avec deux autres banques les billets en circulation sur le territoire avec l'aval de l'Autorité monétaire de Hong Kong (Chine).
Ses graphismes sont connus des Hongkongais et des touristes, mais beaucoup ignorent qu'ils sont issus de l'oeuvre d'un seul homme.
"Je donne une identité à chaque entreprise. Il y a une personnalité pour chaque entreprise, chaque client. L'idée est d'essayer d'obtenir cette personnalité", raconte M. Steiner.
Le visuel qu'il a crée dans les années 1970 pour le promoteur immobilier Hongkong Land en est un exemple frappant.
De fines lignes blanches courent sur la lettre "H" qui représente à la fois l'initiale de la société, les étages d'un gratte-ciel et le caractère chinois de la longévité.
Ses logos sont "universels et adaptables", pense Tina Wang, une co-commissaire de l'exposition. "La manière simple et directe par laquelle Henry arrive à cristalliser la nature des entreprises pour lesquelles il travaille signifie qu'ils résistent à l'épreuve du temps".
"Un vagabond et un exilé"
Né en 1934 dans une famille juive près de Vienne en Autriche, M. Steiner a fui le pays avec ses parents durant l'Anschluss, pour se réfugier aux États-Unis en 1938.
C'est à New York que son prénom, Hans, sera anglicisé en Henry.
"Si vous êtes un vagabond et un exilé et si vous êtes timide et méfiant, peut-être que vous vous fiez davantage aux symboles qu'aux personnes", écrivait-il dans son livre Cross Cultural Design ("Le design interculturel" en français), publié en 1995.
Pour lui, le but du graphisme, sa passion de toujours, est également "de communiquer", déclare-t-il.
Et quand on lui demande quel est le projet sur lequel il a préféré travailler au cours de sa carrière, le graphiste hausse les épaules et répond : "le prochain".
AFP/VNA/CVN