Charles III proclamé roi le 10 septembre, deuil national en mémoire de la reine

Cloches et tirs de canons ont salué vendredi 9 septembre la mémoire d'Elizabeth II, de l'Australie au Royaume-Uni, où commence dix jours de deuil national en mémoire d'une monarque qui a accompagné les Britanniques durant 70 ans, désormais remplacée par le roi Charles III.

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Des tirs de canons saluent devant le Tower Bridge la mémoire de la reine Elizabeth II, le 9 septembre
Photo : AFP/VNA/CVN

De retour à Londres après avoir passé la nuit à Balmoral en Écosse avec son épouse Camilla, devenue reine consort, Charles III, 73 ans, sera officiellement proclamé roi samedi matin 10 septembre. Il doit auparavant s'adresser vendredi soir 9 septembre aux Britanniques dans une intervention télévisée pour rendre hommage à celle que la Première ministre Liz Truss a qualifiée vendredi 9 septembre de l'"une des plus grandes dirigeantes que le monde ait connues".

Mme Truss avait déjà salué en Elizabeth II, décédée jeudi 8 septembre à 96 ans, le "roc sur lequel la Grande-Bretagne moderne s'était construite".

Le gouvernement "uni dans son soutien au nouveau roi", a observé vendredi matin 9 septembre un moment de silence lors d'un conseil des ministres extraordinaire.

Une cérémonie religieuse en mémoire de la reine était aussi prévue vendredi soir 9 septembre à la cathédrale Saint-Paul de Londres en présence de Mme Truss, qui devait rencontrer le nouveau roi dès son arrivée à Londres.

Les cloches ont sonné à 11h00 GMT à Saint-Paul, Westminster et Windsor, le château près de Londres où vivait la reine la plupart du temps, et dans de nombreuses églises du pays. Celles de l'Hôtel de ville de Sydney en Australie, dont la reine était aussi la souveraine, avaient déjà retenti 96 fois, une fois pour chaque année de la défunte.

Quatre-vingt-seize coups de canons ont retenti à 12h00 GMT, tirés depuis Hyde Park mais aussi aux châteaux de Cardiff et Edimbourg, York, Portsmouth et à Gibraltar.

"La vie sans la reine"

La reine est décédée jeudi 8 septembre "paisiblement" dans son château de Balmoral en Écosse, où se trouvaient alors son fils Charles et sa fille Anne. Ses deux autres fils Andrew et Edwards, et le prince William, désormais héritier de la couronne, sont arrivés après le décès, dont la Première ministre avait été informée vers 15h30 GMT. Sa santé, qui déclinait depuis un an, s'était dégradée au point que le palais avait fait état de la "préoccupation" de ses médecins dans un rare communiqué en milieu de journée.

Le roi a fait savoir que le deuil royal - qui concerne la famille, le personnel et les représentants de la maison royale - durerait jusqu'à sept jours après les funérailles de la reine, dont la date n'a pas été confirmée, mais qui devraient avoir lieu le 19 septembre. Les résidences royales resteront fermées jusqu'après ces funérailles et les drapeaux y seront en berne.

Le deuil national doit durer jusqu'au jour des funérailles.

Des milliers de Britanniques, certains émus aux larmes sont venus déposer des fleurs devant Buckingham palace, à Windsor et à Balmoral au Nord de l'Écosse. Des photos de la reine faisaient la Une de tous les quotidiens britanniques vendredi 9 septembre, pour de éditions spéciales en hommage à celle qui avait consacré sa vie à la couronne, traversant les époques et les crises avec la même affabilité tranquille et mystérieuse.

La reine a "maintenu le pays ensemble", "elle était la figure de proue de l'union de notre Grande-Bretagne", confie Gary Millar, venu déposer un bouquet à Holyroodhouse, le palais de la monarchie à Édimbourg.

"C'est juste dur d'imaginer une vie sans la reine", commente à Windsor Anthony Ewans 37 ans, qui a pris un jour de congé pour venir déposer des fleurs avec son fils de 4 ans.

La défunte monarque, connue pour son sens du devoir et son humour pince sans rire, était omniprésente dans la vie des Britanniques, présente sur les billets de banque et les timbres, qui vont devoir changer de visage.

Son portrait orne les arrêts de bus londoniens, remplaçant les publicités, et des livres de condoléances ont été ouverts dans certaines églises, ainsi qu'en ligne sur le site officiel de la famille royale.

Alors que certains magasins fermaient leurs portes en signe de deuil, la Banque d'Angleterre a annoncé le report d'une semaine de sa réunion de politique monétaire, très attendue vue la flambée des prix actuelle. De nombreux événements sportifs, comme les matches de Premier league ce week-end, ont aussi été reportés tandis que cheminots et postiers ont suspendu leurs grèves prévues pour dénoncer le coût de la vie.

"Une lumière"

Le nouveau roi Charles devient le monarque britannique le plus âgé au début de son règne. Il est infiniment moins populaire que sa mère, qui avait su maintenir le prestige et le mystère de la monarchie, ne donnant aucune interview et gardant ses opinions pour elle.

Il accède au trône dans une période difficile, le Royaume Uni étant confronté à la pire crise économique de ces 40 dernières années, alors que quatre Premiers ministres se sont succédés en six ans. Le Royaume est secoué par des dissensions internes, entre les suites du Brexit, les velléités d'indépendance et les tensions en Écosse et en Irlande du Nord.

S'il était devenu beaucoup plus présent ces derniers mois, remplaçant souvent sa mère diminuée par ses problèmes de santé, c'est un tout autre défi qui attend désormais le roi, en tant que chef d'État de 15 pays, de la Nouvelle-Zélande aux Bahamas.

Durant son règne historique, Elizabeth II avait connu 15 Premiers ministres, qu'elle pouvait écouter et conseiller lors d'audiences privées généralement hebdomadaires sur lesquelles rien ne transpirait jamais. "Elle avait souvent cette petite lumière et ce sourire magnifique, qui (...) calmaient les nerfs de tellement de gens", a confié vendredi 9 septembre l'ancienne Première ministre Theresa May sur la BBC.

Liz Truss aura rencontré deux monarques en quatre jours, du jamais vu dans l'histoire britannique.


AFP/VNA/CVN

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