Chansons populaires vietnamiennes – sagesse et malice paysannes

Les chansons populaires jouent un rôle majeur dans la vie quotidienne et les traditions des Vietnamiens. Elles expriment la joie, les peines, la sagesse et la philosophie paysanne. Nous en présentons ci-dessous une sélection.

Quand les parents nourrissent les enfants, c’est comme le ciel ou comme la mer, Quand les enfants nourrissent les parents, ils comptent les jours.
Photo : CTV/CVN

L’oiseau tout petit, tout petit, ses plumes sont rouges,
Son bec est jaune, il lance un appel aux gens du village :
«Ne convoitez pas la soie, ne méprisez pas la toile grossière».
Mon enfant, rappelle-toi cette parole :
Les brigands de la nuit, ce sont les pirates, les brigands du jour, ce sont les mandarins.
Le monde est encore nigaud et borné.
Quand on vit, on porte des vêtements déchirés.
Quand on est mort, on vous enterre avec vos plus beaux vêtements.
Le crapaud qui se tient au bord de la mare et qui lève la tête.
S’imagine qu’il peut happer les étoiles du ciel.
Quand on est dans la pauvreté, personne ne daigne vous regarder.
Mais quand on est reçu premier lauréat, on a tout de suite neuf mille frères.
Les fleuves profonds, on peut toujours les sonder,
Mais les cœurs perfides, personne ne peut aller au fond.
Il faut veiller pour savoir que la nuit est longue,
Il faut fréquenter longtemps les gens pour connaître leur fidélité.
Un arbre, ça ne fait pas une montagne,
Trois arbres groupés ensemble, ça donne une montagne élevée.
Ne vous laissez pas effrayer par les hautes vagues,
Q’importent les hautes vagues. Si les vagues sont hautes, il faut ramer régulièrement.
On emporte la cloche avec soi pour la faire retentir en pays étranger,
Même quand elle n’a pas un beau son, on frappe une série de coups pour se faire connaître.
Les femmes qui ont les yeux taillés en feuilles de renouée odorante,
Et les sourcils comme des feuilles de saules pleureurs valent bien cent ligatures de sapèques.
Les hommes de trente ans sont en pleine jeunesse,
Les femmes de trente ans sont déjà sur le chemin de la vieillesse.
Dans la ceinture, on n’a pas même une sapèque,
Les paroles même du dragon, personne ne les écoute.

Les femmes qui ont les yeux taillés en feuilles de renouée odorante, Et les sourcils comme des feuilles de saules pleureurs valent bien cent ligatures de sapèques.

La belle-mère et la bru,
Le maître et le domestique,
Ne s’aiment jamais.
L’alcool même fade enivre quand on en boit trop,
L’homme sage qui parle trop finit par lasser, même s’il dit des choses justes.
Tant qu’on est vivant, les enfants ne vous donnent rien à manger.
Quand on est mort, c’est le riz cuit à l’étuvée, la viande, l’oraison funèbre… pour les mouches.
Elle reprochait à la mère du premier mari de frapper dur,
Et elle tombe sur la mère du deuxième qui frappe serré.
Quand on a faim, on mange des caramboles et des fruits de sycomore.
Mais quand on voit la belle-mère, on ne peut pas avaler le repas.
On est sincère… mais on est quand même entre marchands de buffles,
On s’aime… mais on est quand même bru et belle-mère.
Quand les parents nourrissent les enfants, c’est comme le ciel ou comme la mer,
Quand les enfants nourrissent les parents, ils comptent les jours
La petite sœur du mari qui habite avec la femme,
Il faut faire attention : un de ces jours, elles se tueront !
Quand on aime la nouvelle, on aime aussi l’ancienne,
La nouvelle a la beauté, l’ancienne a fait beaucoup de choses.
On croyait que quand la grande sœur tomberait, la petite la relèverait,
Mais hélas ! Quand la grande sœur est tombée, la petite a mis la main devant sa bouche pour rire.

Traduction de Huu Ngoc et Alice Kahn/CVN


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