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La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le 14 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les dignitaires de neuf pays européens, réunis à Athènes, avec la participation de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, aborderont les risques pouvant "compromettre la sécurité et la stabilité en Méditerranée", a déclaré le porte-parole du gouvernement grec Yiannis Economou.
L'ordre du jour comprend la question migratoire et la situation en Afghanistan après la prise de Kaboul par les talibans, mais Athènes a l'intention de mettre particulièrement l'accent sur "la nécessité d'une action commune" pour lutter contre le changement climatique, a annoncé M. Economou jeudi 16 septembre lors d'un point presse.
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a d'ores-et-déjà estimé que le Sommet de vendredi 17 septembre serait une "poursuite du débat sur la protection de la biodiversité" et sur "la nécessité d'une meilleure coopération en termes de protection civile, notamment pour les incendies".
La Grèce a été sévèrement frappée par les feux de forêt, qui ont dévasté plus de 100.000 hectares de son territoire cet été. Mais les températures caniculaires ont également favorisé d'importants incendies en Espagne, en Italie, en Croatie, en France et à Chypre, parmi les pays membres du Sommet de vendredi 17 septembre.
Selon l'Élysée, la réunion sera l'occasion d'une "forme de retour d'expérience" sur le mécanisme européen de protection civile et "la nécessité d'avoir désormais recours plus directement à ce dispositif" mis en place il y a deux ans pour "renforcer notre force de frappe collective" contre les incendies. Le Sommet d'Athènes devrait également déboucher sur la réaffirmation "d'engagements sur la lutte contre la déforestation et sur la gestion des forêts en Méditerranée et en matière de protection civile", selon la même source.
Cette rencontre connue sous le nom de Med7 (France, Grèce, Italie, Espagne, Chypre, Malte, Portugal) a été rebaptisée UE MED, en raison de son élargissement à la Croatie et à la Slovénie. L'an dernier en Corse, le président français Emmanuel Macron et ses homologues des pays méditerranéens de l'UE avaient exhorté la Turquie à cesser sa politique de "confrontation" en Méditerranée orientale. Alors que les tensions avec la Turquie sont depuis apaisées, les Européens doivent "parler avec Ankara des questions migratoires", dans le contexte afghan, selon l'Élysée.
Crainte d'une nouvelle vague migratoire
Cette année, l'UE cherche désespérément à empêcher un flux massif de réfugiés venu d'Afghanistan, qui pourrait être comparable à la crise des migrants déclenchée en 2015 par la guerre en Syrie. Plus d'un million de réfugiés étaient alors arrivés dans l'Union européenne surtout par la Grèce et l'Italie. Alors que les Afghans comptent pour 45% des arrivées de migrants sur le sol grec depuis janvier 2021, la Grèce a déjà affirmé qu'elle ne serait plus une "porte d'entrée de l'Europe".
Pour M. Mitsotakis, "le meilleur signe de la solidarité européenne serait que nous ayons des règles d'asile communes et que chaque pays contribue à sa manière à la gestion d'un problème qui n'est pas seulement grec, ou italien". Les dirigeants européens se pencheront sur le pacte européen sur la migration et l'asile, dont les négociations sont arrêtées à cause de la pandémie.
"Le pacte Asile et migration n'est pas au point mort. Il y a eu des progrès", selon l'Élysée, mais la crise afghane "relance nécessairement la question de l'adaptation de notre dispositif à la fois opérationnel et législatif de gestion humaine ordonnée des migrations". Mme von der Leyen avait annoncé qu'un sommet sur la défense serait organisé par la présidence française de l'UE au premier semestre de 2022, alors que le retrait d'Afghanistan a relancé la réflexion sur l'autonomie des Européens.
AFP/VNA/CVN