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Facebook présente un nouvel outil de lutte contre les groupes complotistes ou violents. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Les campagnes coordonnées pour nuire à la société impliquent généralement des réseaux d'utilisateurs authentiques, qui s'organisent entre eux pour systématiquement enfreindre nos règles afin de causer des dégâts sur la plateforme ou en dehors", a expliqué Nathaniel Gleicher, le directeur des règlements sur la sécurité de Facebook, lors d'une conférence de presse.
Première cible du réseau social : le mouvement allemand "Querdenken", ou "Anticonformiste", qui associe les mesures sanitaires contre le coronavirus à des privations de liberté anticonstitutionnelles. Il fédère des membres de l'extrême gauche, des adeptes des théories du complot, des détracteurs de la vaccination ainsi que des partisans de l'extrême droite, et a organisé de nombreuses manifestations depuis le début de la pandémie.
Le réseau social avait déjà pris des mesures au coup par coup, contre des contenus qui enfreignaient ses règlements sur la désinformation médicale, l'incitation à la violence, le harcèlement etc. Il considère désormais cette mouvance comme une "menace pour la sécurité".
L'équipe de Nathaniel Gleicher compte donc appliquer des tactiques de cybersécurité, d'ordinaire réservées aux opérations de manipulation orchestrées par des acteurs anonymes, souvent des groupes financés par des États comme la Russie. Car sans être des groupes terroristes classés comme "dangereux" par la plateforme - et donc totalement bannis - Querdenken et d'autres mouvements potentiels ont un fonctionnement "hautement antagoniste", a indiqué M. Gleicher. "Ils s'adaptent à nos mesures coercitives et se coordonnent pour éviter d'être repérés", a-t-il détaillé.
Le réseau social, qui compte près de 3 milliards d'utilisateurs mensuels, avance prudemment. D'un côté, il est accusé par les démocrates américains, des gouvernements européens et de nombreuses ONG de contribuer à la propagation de la désinformation qui déstabilise les démocraties dans le monde et peut avoir des conséquences dramatiques dans la vie réelle.
Mais les conservateurs de nombreux pays lui reprochent, eux, de "censurer" la liberté d'expression. Facebook ne voulait pas "créer une règle qui aurait mis en infraction des réseaux organisés, authentiques et non nuisibles", a insisté David Agranovich, un directeur de l'équipe.
Le débat sur la désinformation liée à la pandémie a pris de telles proportions qu'en juillet le président américain Joe Biden a estimé que le groupe californien et d'autres plateformes "tuaient" des gens en laissant circuler de fausses informations sur la vaccination contre le COVID-19.
AFP/VNA/CVN