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Récolte de blé à Inverleigh, près de Melbourne, en Australie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le "stress de chaleur", qui combine les niveaux de températures et la difficulté de travailler en extérieur dans certaines conditions climatiques, atteint déjà ce niveau de "risque extrême" dans 20 pays, dont l'Inde, géant agricole mondial, selon cette étude réalisée par le cabinet britannique d'analyse de risque Verisk Maplecroft.
Les projections futures, basées sur un scénario d'un réchauffement de 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle dès 2045, montrent qu'à cette date 64 pays, représentant aujourd'hui 71% de la production alimentaire mondiale, seraient concernés par ce "risque extrême". Parmi eux, d'importants producteurs agricoles - Inde toujours mais aussi Chine, Brésil ou États-Unis.
"Avec la hausse mondiale des températures et du stress de chaleur, nous verrons des productions affectées dans des pays plus tempérés", a souligné Will Nichols, directeur du département climat et résilience chez Verisk Maplecroft. "Il y a une vraie crainte que les habitants des zones rurales, très dépendantes de l'agriculture, soient beaucoup plus exposés à ces pics de chaleur à l'avenir", a dit M. Nichols.
L'Inde, qui avec 12% de la production alimentaire mondiale en 2020 est la seule grande puissance agricole déjà dans la catégorie "risque extrême", est ainsi extrêmement dépendante d'une main d'œuvre agricole abondante.
Les extrêmes climatiques pourraient donc avoir des conséquences sur la productivité et affecter par ricochet les grands équilibres économiques de certains pays, déclenchant des crises aux conséquences possibles sur la stabilité socio-politique.
Dans les projections à 2045, neuf des 10 pays les plus à risque se trouvent en Afrique, dont le Ghana, deuxième producteur mondial de cacao.
Parmi les 20 pays les plus menacés figurent également d'importants producteurs de riz asiatiques, Cambodge, Thaïlande. Dans ce dernier pays, de nombreux paysans travaillent déjà de nuit dans les rizières pour éviter les trop grandes chaleurs, notent les auteurs.
Dans des pays à risque, mais à la superficie importante, comme les États-Unis ou la Chine, les régions sont affectées différemment. Sept pays européens figurent par ailleurs parmi les 10 pays enregistrant la plus forte augmentation proportionnelle des risques d'ici 2045.