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Avec la vente de 4,5% du capital du groupe énergétique Engie, l'État français a entamé son plan de cession de certaines participations. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans un contexte budgétaire contraint, le programme de cession doit permettre d'alimenter un fonds de 10 milliards d'euros pour financer l'innovation dans l'économie française.
Mardi 5 septembre, l'État a annoncé avoir cédé 111 millions d'actions, soit 4,5% du capital du groupe énergétique énergétique Engie, pour un montant de 1,53 milliard d'euros.
Depuis l'élection d'Emmanuel Macron, il s'agit de la première cession pilotée par l'Agence des participations de l'État (APE), chargée de gérer le patrimoine de l'État actionnaire.
"Cette cession de titres s'est déroulée dans de très bonnes conditions pour les intérêts patrimoniaux de l'État. Elle constitue la première étape du plan de cessions d'actifs pour un montant de 10 milliards d'euros", s'est félicité le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, dans un communiqué.
Cette cession a pris deux formes: d'abord un "placement institutionnel accéléré" de 99,9 millions d'actions Engie, soit 4,1% du capital, à un prix de 13,80 euros par action, a détaillé l'APE dans un communiqué.
Ce prix est un peu inférieur au cours de clôture de l'action Engie mardi 5 septembre à la Bourse de Paris, qui s'affichait à 13,97 euros.
En parallèle, l'État a cédé directement à Engie 11,1 millions d'actions (0,46% du capital) au même prix unitaire, soit un montant total de 153 millions d'euros.
Au terme de l'opération, l'État détient désormais un peu plus de 24,1% du capital d'Engie et 27,6% des droits de vote, restant ainsi l'actionnaire de référence du groupe.
La loi oblige l'État à détenir au moins un tiers des droits de vote ou du capital d'Engie, avec une dérogation possible pendant un délai limité à deux ans.
Grâce au système des droits de vote double, instauré par la loi Florange de 2014, l'État peut continuer à avoir le tiers des droits de vote en détenant moins d'un tiers du capital.
En janvier, l'État avait déjà cédé 4,1% du capital du groupe énergétique. Cette opération avait alors pour but de financer le renflouement de la filière nucléaire, et notamment l'augmentation de capital d'Areva.
Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, avait indiqué cet été que des cessions de participations de l'État dans plusieurs entreprises publiques interviendraient "à partir du mois de septembre".
Et après ?
Dimanche 3 septembre, le Premier ministre Edouard Philippe a précisé que ces cessions interviendront "au rythme et aux conditions les plus intéressantes pour l'État, pour alimenter des fonds qui serviront à financer l'innovation et la recherche", sans donner de précisions sur les entreprises concernées ni sur le calendrier de ces cessions.
La veille, Bruno Le Maire avait même évoqué de possibles privatisations, ce que n'avait pas confirmé M. Philippe.
Parmi les entreprises dont le nom revient le plus souvent, figure notamment La Française des jeux. L'État en détient 72% et pourrait espérer retirer de leur vente plusieurs centaines de millions d'euros, alors que la valeur de l'entreprise est évaluée à 2 milliards d'euros selon des banquiers d'affaires.
Mais le premier opérateur français de jeux d'argent rapporte aussi beaucoup chaque année à l'État, via les dividendes (133 millions l'an dernier). En cas de cession, l'État continuerait aussi de percevoir les prélèvements sur les mises (3,12 milliards d'euros en 2016).
Outre La FDJ, sont régulièrement évoqués les groupes Renault, où l'État est monté au capital en 2015 pour détenir 19,75%, tout en promettant de revendre ses titres au moment opportun, ou bien Orange (23% directement et indirectement), au capital duquel l'État n'a pas "vocation" à rester "de manière pérenne", selon Emmanuel Macron.
L'Agence des participations de l'État (APE), chargée de gérer le patrimoine de l'État actionnaire, est présente au capital de 81 entreprises. Ces participations pèsent actuellement près de 100 milliards d'euros, dont 70 dans des sociétés cotées.