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À Buffalo dans l'État de New York aux États-Unis, le 26 décembre 2022. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ce montant annuel représente le troisième plus haut depuis que ces données sont suivies par l'Agence nationale océanique et atmosphérique américaine (NOAA) en 1980. L'événement de loin le plus coûteux en 2022, l'ouragan Ian ayant dévasté la Floride fin septembre, a causé à lui seul 112,9 milliards d'USD de dommages.
Les deux années ayant enregistré davantage de dégâts par le passé sont 2005 (ouragan Katrina) et 2017 (ouragans Harvey et Irma).
Les États-Unis confirment ainsi leur place particulière à l'échelle du globe. L'ouragan Ian a aussi été de loin la catastrophe la plus coûteuse dans le monde, selon un bilan du réassureur Munich Re également publié mardi 10 janvier, qui a estimé les pertes globales à 270 milliards d'USD.
"Aux États-Unis, nous avons de façon constante eu à la fois le plus grand nombre -davantage que n'importe quel autre pays chaque année - et la plus grande diversité de types d'extrêmes météorologiques", a souligné lors d'une conférence de presse l'administrateur de NOAA, Rick Spinrad.
"Le changement climatique crée de plus en plus d'événements extrêmes causant des dégâts importants, et provoque souvent des dangers en cascade, comme une sécheresse intense suivie par des incendies dévastateurs, suivis par de dangereuses inondations et glissements de terrain", a-t-il ajouté.
Pour son calcul, l'agence américaine prend en compte les destructions de bâtiments, d'infrastructures publiques (ponts, routes...), le manque à gagner pour les commerces, ou encore les pertes pour l'agriculture - mais pas les coûts en soins de santé ou d'autres coûts indirects.
Après Ian, le deuxième événement le plus coûteux a été la vague de chaleur et la sécheresse ayant touché l'Ouest et le Centre des États-Unis, avec une facture à plus de 22 milliards d'USD (notamment liée aux pertes de cultures, ou encore touristiques). Des inondations ont également touché le Kentucky et le Missouri en juillet, et des tornades ont ravagé certaines parties du Sud-Est des États-Unis fin mars.
18 désastres majeurs
Au total, les États-Unis ont expérimenté l'année dernière pas moins de 18 désastres météorologiques avec un coût de plus d'un milliard d'USD, soit également la troisième année avec le plus grand nombre de ces catastrophes - derrière 2020 et 2021.
Cette concentration d'événements météorologiques majeurs ces dernières années pointe vers "une nouvelle normalité", a averti NOAA.
Entre 1980 et 2022, le nombre annuel de ces catastrophes était d'en moyenne huit. Mais en ne considérant que les cinq dernières années, la moyenne s'envole à 17,8 par an.
Les experts martèlent que cette hausse est une conséquence directe des émissions de gaz à effet de serre, qui réchauffent la planète. Les saisons des feux sont par exemple rallongées, et la hausse du niveau de la mer aggrave les inondations lors de tempêtes.
Les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées à l'échelle mondiale, selon un rapport européen également publié mardi 10 janvier.
Or les émissions de gaz à effet de serre des États-Unis ne sont pas en recul : elles ont légèrement augmenté en 2022 par rapport à l'année précédente (+1,3%), selon une analyse du groupe de recherche Rhodium Group mardi 10 janvier.
"Climat du XXIe siècle"
Ces 18 catastrophes majeures recensées par NOAA ont causé la mort de plus de 470 personnes, selon son rapport.
Le montant de 165 milliards pourrait encore augmenter de quelques milliards, car les coûts liés à la vague de froid extrême ayant touché le Nord des États-Unis fin décembre n'ont pas été tous arrêtés.
Une route inondée en Floride le 3 octobre 2022 après le passage de l'ouragan Ian. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Et comme ce rapport ne prend en compte que les désastres majeurs, le coût total lié aux événements météo est encore supérieur, en ajoutant les plus petits. Les catastrophes les plus grosses représentent toutefois une proportion croissante du total au fil des années, selon l'agence (environ 85% en 2022).
Outre la fréquence accrue de ces désastres, l'augmentation des coûts est en partie liée à une croissance de la population (et donc à l'accumulation des biens) dans des zones à risque, par exemple sur les côtes.
"Il existe un besoin croissant de nous focaliser sur où nous construisons, comment nous construisons, et sur les investissements pour rénover les infrastructures en accord avec le climat du XXIe siècle", a souligné NOAA.
Depuis 1980, les États-Unis ont subi 341 événements météo à plus d'un milliard d'USD, pour un coût total d'environ 2,5 millions d'USD.
AFP/VNA/CVN