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Le logo de Twitter et une photo d'Elon Musk sur un écran de smartphone, le 4 octobre, à Washington. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Je suis peut-être exceptionnelle, mais (...) je ne suis pas inconditionnelle", a par exemple tweeté Andrea Horst, dont le profil LinkedIn affiche encore "Responsable de la chaîne d'approvisionnement (survivante) chez Twitter". Elle a ajouté le hashtag "#lovewhereyouworked", c'est-à-dire "Aime l'endroit où tu as travaillé", comme des dizaines d'autres salariés annonçant leur choix sur la plateforme.
Selon plusieurs médias américains, des centaines d'employés ont choisi de partir. La moitié des 7.500 employés du groupe californien ont déjà été licenciés il y a deux semaines par le multimilliardaire, et quelque 700 salariés avaient déjà démissionné pendant l'été, avant même d'être sûrs que l'acquisition aurait lieu.
Jeudi soir 17 novembre, de nombreux utilisateurs du réseau social, notamment des ex collaborateurs, des journalistes et des analystes, se demandaient donc si la fin de Twitter serait proche. "Et... nous venons d'atteindre un nouveau pic d'utilisation de Twitter, lol", a ironisé Elon Musk, qui a racheté la plateforme pour 44 milliards d'USD le 27 octobre.
Il a aussi tweeté un drapeau de pirate à tête de mort et un mème (image parodique), montrant un homme au visage d'oiseau bleu, posant devant une tombe aussi masquée d'un oiseau bleu, comme si Twitter assistait, hilare, à son propre enterrement.
Bureaux fermés
Jeudi après-midi 17 novembre, Twitter a prévenu tous les employés que les bâtiments de l'entreprise étaient temporairement fermés et inaccessibles, même avec un badge, d'après un courrier interne publié par plusieurs médias américains.
"Les bureaux rouvriront lundi 21 novembre. Merci pour votre flexibilité. Merci de continuer à vous conformer au règlement interne en vous abstenant de discuter d'informations confidentielles sur les réseaux sociaux, avec la presse ou ailleurs", indique le message.
Mercredi 16 novembre, Elon Musk a demandé individuellement aux employés du réseau social de s'engager à "travailler de longues heures à haute intensité", "pour bâtir un Twitter 2.0 révolutionnaire et réussir dans un monde de plus en plus concurrentiel". "Seule une performance exceptionnelle vaudra une note suffisante", a-t-il précisé.
Les salariés avaient jusqu'à jeudi après-midi 17 novembre pour cliquer sur la case "oui", sous peine de devoir quitter Twitter avec une indemnité correspondant à trois mois de salaire. Une méthode qui détonne même aux États-Unis, où le droit du travail est moins protecteur des salariés que dans beaucoup de pays développés.
Jeudi soir 17 novembre, des messages anti-Elon Musk ont été projetés sur la façade du siège de l'entreprise à San Francisco, juste à côté du logo, dont "Elon Musk, ferme-la", "Stop au Twitter toxique" ou "En avant vers la faillite", d'après des photos de Gia Vang, une journaliste de l'antenne locale de la chaîne NBC.
"Une grande aventure"
Des dizaines d'employés actuels et surtout passés se sont retrouvés jeudi soir 17 novembre dans un "Spaces", les salons audio de la plateforme, pour se soutenir et évoquer de bons souvenirs. Des salariés qui ont choisi de rester, ont évoqué leur attachement indéfectible au réseau social et leur désir de le voir survivre et même renaître.
"Bravo à tous les travailleurs de Twitter. Vous avez bâti un lieu de connexion vital et vous méritiez tellement mieux. (...) Merci", a pour sa part tweeté l'élue démocrate Alexandria Ocasio-Cortez. "Je n'ai pas de mots, je suis juste reconnaissante de pouvoir dire que j'ai réussi à avoir le job de mes rêves et à accomplir plus que je n'aurais jamais cru possible. Ça a été une grande aventure", a tweeté jeudi 17 novembre Deanna Hines-Glasgow, une "Ex Tweep", le surnom des employés de Twitter.
"A tous les Tweeps qui ont décidé qu'aujourd'hui serait leur dernier jour: merci d'avoir été des collègues incroyables à travers les hauts et les bas. J'ai hâte de voir ce que vous ferez ensuite", a déclaré Esther Crawford, directrice des produits en développement de la plateforme, une des rares responsables qui n'ont ni démissionné ni été congédiés, et qui soutiennent encore publiquement le fantasque dirigeant.
AFP/VNA/CVN