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Démonstration du jeu World of WarCraft du géant américain du jeu vidéo Blizzard à Anaheim, en Californie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le groupe californien, à l'origine de séries de jeux à très grand succès comme "World of Warcraft", "Overwatch" et "Diablo", est présent en Chine depuis 2008 par le biais d'une collaboration avec le géant chinois de l'internet NetEase. Les contrats actuels entre Blizzard et NetEase courent jusqu'en janvier 2023.
Mais Blizzard a indiqué que les deux groupes n'avaient "pas trouvé d'accord" pour la poursuite de leur partenariat en Chine. "Nous suspendrons les ventes dans les prochains jours et les joueurs chinois recevront bientôt des informations détaillées", a ajouté Blizzard dans un communiqué publié mercredi 16 novembre.
NetEase a de son côté confirmé que "plusieurs titres de Blizzard" ne seront "pas renouvelés", à savoir "World of Warcraft", la série "StarCraft", "Hearthstone", "Warcraft", "Reforged", "Heroes of the Storm", "Overwatch" et "Diablo". L'action NetEase a perdu plus de 9% jeudi 17 novembre en clôture à la Bourse de Hong Kong.
Les négotiations n'ont pas abouti car les deux parties ont échoué à trouver un accord qui soit "cohérent avec les principes de Blizzard et ses engagements envers les joueurs et les employés", a élaboré l'éditeur de jeux vidéo, sans plus de précisions.
Tristesse
La nouvelle a suscité des réactions émues sur Weibo, l'équivalent de Twitter en Chine. D'après Daniel Ahmad, analyste chez Niko Partners, de nombreux joueurs nés dans les années 1980 et 1990, qui ont grandi avec des jeux des studios Blizzard, et des joueurs plus jeunes qui ont découvert la marque sur leurs smartphones, ont exprimé leur tristesse.
Blizzard a remercié ses fans pour "leur amour et leur soutien", et assuré espérer "vous ramener nos jeux à l'avenir". "Ce n'est pas la première fois que Blizzard (à une rupture) de ce type en Chine", a rappelé Daniel Ahmad.
Les entreprises étrangères ont besoin d'une licence d'éditeurs chinois pour commercialiser leurs jeux en Chine. La maison mère de Blizzard, Activision Blizzard, distribue ainsi sa franchise "Call of Duty" via le groupe chinois Tencent, leader mondial des jeux vidéo en termes de revenus.
La rupture entre Blizzard et NetEase intervient alors que les géants chinois du secteur s'étendent à l'étranger, achetant des studios prometteurs ou des parts chez des éditeurs conséquents en Europe. Les jeux vidéo, qui représentent en Chine une importante manne financière, sont depuis l'an dernier dans le collimateur des autorités.
Des restrictions ont ainsi été imposées aux moins de 18 ans, avec une limite de trois heures de pratique par semaine pour les jeux en ligne, afin de lutter contre l'addiction chez les plus jeunes. En juillet 2021, Pékin avait gelé durant neuf mois toute nouvelle autorisation de sortie de jeu, ce qui a pesé lourdement sur la rentabilité du secteur. L'octroi de licences a cependant repris en avril et NetEase a obtenu un premier sésame en septembre.
AFP/VNA/CVN