Canada : Trudeau prêt à creuser le déficit et à taxer les géants du web

Le Premier ministre canadien sortant, Justin Trudeau, a annoncé dimanche 29 septembre son intention de taxer les géants du web, comme l'a fait la France, et de creuser le déficit budgétaire afin de financer ses promesses électorales, s'il est réélu fin octobre.

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Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse, le 11 septembre à Ottawa.

Justin Trudeau, candidat à sa réélection lors des législatives du 21 octobre, a dévoilé la plateforme électorale de son parti libéral lors d'une conférence de presse à Mississauga, en Ontario (Est).

Il a annoncé son intention de creuser encore le déficit budgétaire du gouvernement, un changement de cap par rapport à 2015 quand le dirigeant libéral avait été porté au pouvoir en promettant un retour à l'équilibre budgétaire dès 2019 après trois années consécutives de déficits pour "aider la classe moyenne".

Selon les projections du Parti libéral, le déficit de 19,8 milliards de dollars canadiens (13,1 mds d'euros) prévu pour l'année fiscale en cours (2019-20) passerait à 27,4 milliards de dollars canadiens (18,9 mds d'euros) l'an prochain, avant de diminuer quelque peu les trois années suivantes.

"C'est un choix responsable pour les Canadiens", s'est justifié le Premier ministre sortant. C'est "le meilleur moyen de continuer à créer de la croissance économique et d'aider tout le monde", a-t-il dit.

Pour la prochaine année, le candidat libéral prévoit 9,3 milliards de dollars (6,4 mds d'euros) de dépenses gouvernementales supplémentaires pour financer des baisses d'impôts, lutter contre les changements climatiques et aider la classe moyenne et les étudiants.

Par ailleurs, il a annoncé son intention de taxer les géants du web à hauteur de 3% dès le 1er avril 2020. Emboîtant ainsi le pas à la France, qui a adopté cet été une "taxe Gafa" (acronyme désignant les géants Google, Amazon, Facebook et Apple) entrant en vigueur cette année, le Canada pourrait ainsi récolter 540 millions de dollars canadiens (372 mds d'euros) dès la première année et jusqu'à 730 millions de dollars (503 mds d'euros) la quatrième année, selon le programme électoral du Parti Libéral.

"Il est important de veiller à ce que les entreprises canadiennes bénéficient du mêmes avantages que les géants internationaux et c'est pourquoi nous travaillons avec la communauté internationale pour proposer une approche responsable", a déclaré Justin Trudeau.

"Nous travaillerons à mettre œuvre les recommandations de l'OCDE pour nous assurer que les sociétés numériques internationales dont les produits sont consommés au Canada perçoivent et versent la même taxe de vente que les sociétés numériques canadiennes", indique le programme électoral du Premier ministre canadien sortant.La taxe française, d'un montant de 3%, doit toucher une trentaine de grands groupes, majoritairement américains, et rapporterait à la France 400 millions d'euros cette année, puis 450 millions en 2020 et 550 millions en 2021, selon le ministère français de l'Économie et des Finances. À la suite du G7 de Biarritz, la France a reconnu que ce dispositif - de nature temporaire - disparaîtrait dès l'entrée en vigueur d'un accord entre les pays de l'OCDE.

APS/VNA/CVN

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