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Les ministères français de la Santé et des Comptes publics, qui tablaient il y a tout juste un an sur un léger excédent budgétaire pour 2019, renvoient désormais le retour à l'équilibre à 2023.
Dans le rouge depuis 2002, les comptes du régime général et du fonds de solidarité vieillesse (FSV) se sont lourdement dégradés cette année sous le coup de trois facteurs, selon le gouvernement.
En premier lieu, la conjoncture économique s'est avérée moins bonne que prévu: croissance, inflation et masse salariale n'ont pas augmenté autant qu'espéré, réduisant en proportion les recettes attendues.
La Sécu paie aussi la facture des "mesures d'urgence" (CSG réduite pour certains retraités et exonération des heures supplémentaires) adoptées en réponse à la crise des "gilets jaunes".
Des concessions qui pèsent surtout sur la branche retraite de la Sécu, qui "supporte pour l'essentiel le coût de l'exonération de cotisations", expliquent les deux ministères.
Enfin, les prestations vieillesse ont été "plus dynamiques qu'anticipé", notamment parce que le relèvement de l'âge légal et l'augmentation de la durée de cotisation, décidés par les précédents gouvernement, produisent de moins en moins d'effets sur l'âge réel de départ et génèrent donc moins d'économies.
Privée de recettes et confrontée à une hausse imprévue de ses dépenses, l'assurance retraite (FSV inclus) affiche ainsi le plus lourd déficit des quatre branches de la Sécu (avec la maladie, la famille et les accidents du travail).
Un résultat de mauvais augure, alors que l'exécutif a lancé une nouvelle phase de concertation sur la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron, en fixant pour objectif un retour à l'équilibre du système de retraite d'ici 2025.
AFP/VNA/CVN