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Un migrant dans la "Jungle" de Calais, le 17 octobre. |
Ces Centres d'accueil et d'orientation (CAO) ont été créés il y a un an pour inciter les migrants de Calais (entre 6.000 et 10.000 selon les comptages) à réfléchir à une demande d'asile: une démarche engagée par 80% des occupants actuels.
Ce pourcentage ne prend toutefois pas en compte ceux (un quart environ) qui préfèrent quitter le centre d'eux mêmes, dans les premiers jours après leur arrivée.
Les CAO sont implantés en régions dans des locaux publics (centres de loisirs, casernes désaffectées...) ou appartenant à de grandes entreprises comme la SNCF, la Poste... 9.000 nouvelles places sont en cours d'ouverture, avec plus de 7.000 déjà identifiées.
Ils deviennent ensuite demandeurs d'asile
Une fois son dossier enregistré, le migrant part vers le dispositif d'asile, normalement un Centre d'accueil des demandeurs d'asile (Cada). Ces centres sont aménagés pour les familles ou les hommes seuls, et proposent un encadrement qui augmente les chances d'obtenir l'asile.
Il y reste le temps de traitement de sa demande: actuellement, le délai d'instruction total (avec l'appel) est de 14 mois en moyenne. Il devrait y avoir 40.000 places de Cada fin 2017, soit un quasi-doublement sous le quinquennat, souligne-t-on au ministère de l'Intérieur.
Les places demeurant toutefois insuffisantes, les autres demandeurs peuvent être orientés vers l'accueil temporaire (6.000 places) ou l'hébergement d'urgence (bientôt 30.000 places). Ou se débrouiller avec le pécule prévu par la loi: un demandeur hébergé touche 6,80 euros par jour, majorés de 4,20 euros s'il n'est pas logé -- des sommes modulables selon la composition de la famille.
Réfugiés
Un demandeur ayant obtenu l'asile devient un réfugié: c'est le cas de près 36% d'entre eux (première demande et appel) depuis début 2016. Les migrants de Calais ne sont toutefois pas exactement représentatifs de l'ensemble des demandeurs d'asile.
S'il obtient le statut, le réfugié gagne des devoirs et droits sociaux (puisqu'il relève du droit commun); mais il doit quitter son Cada (sous trois mois). Pour accompagner socialement les plus vulnérables vers le logement, une plateforme a été mise en place (2.500 personnes en ont bénéficié).
Déboutés
Les personnes déboutées doivent, elles aussi, partir du Cada, sous un mois. Une récente instruction a rappelé aux préfets qu'ils devaient "systématiquement notifier une obligation de quitter le territoire" aux déboutés n'ayant pas obtenu un titre de séjour pour un autre motif.
Un étranger ne peut toutefois être renvoyé vers son pays si celui-ci ne le reprend pas ou si cela met sa vie en danger.
AFP/VNA/CVN