Bùi Thanh Liêm, l’agronome à la main verte de Cho Lach

Surnommé "le berceau des fruits et des fleurs", le district de Cho Lach, province de Bên Tre, est aujourd’hui un grand fournisseur de plants pour toute la région Sud. Un acquis de la culture expérimentale du Docteur en agronomie Bùi Thanh Liêm.

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Le Docteur en agronomie Bùi Thanh Liêm.
Photo : Tuoitre/CVN

Dans le district agricole de Cho Lach, le Docteur en agronomie Bùi Thanh Liêm est connu comme le loup blanc. "Avec ses acquis en sciences expérimentales, notamment sur la technologie de greffage végétal, le Docteur Bùi Thanh Liêm a grandement contribué au changement positif de ce terroir au sol aride", dit-on. Actuellement chef du Bureau de l’agriculture et du développement rural de ce district, Bùi Thanh Liêm continue d’accompagner les paysans. Plus d’une fois, il a été invité à animer le programme télévisé intitulé "Le pont des agriculteurs" diffusé à Bên Tre, Cân Tho, Vinh Long, et d’autres provinces du delta du Mékong.

Une agriculture en plein boum

Diplômé de l’Université d’agronomie de la ville de Cân Tho, Bùi Thanh Liêm y a ensuite enseigné. Pourtant, il a décidé de se réorienter après bien des nuits blanches, l’image de sa terre natale flottant dans la tête. Elle était l’un des districts agricoles les plus pauvres de la province de Bên Tre, où les paysans n’arrivaient jamais à manger à leur faim. "Animé par l’idée d’aider ma terre natale de Cho Lach, j’ai décidé d’y retourner", confie-t-il.

C’était à la fin des années 1980, l’agronome Bùi Thanh Liêm travaillait dans le Bureau de l’agriculture et du développement rural du district de Cho Lach. Ici, les terres agricoles, pour l’essentiel arides, étaient traditionnellement destinées à la culture rizicole et aux potagers. Faute de planification judicieuse, les cultures ne donnaient pas de bonnes récoltes. Comment faire alors pour diversifier les cultures et aider les paysans à améliorer leur vie ? Après mûres réflexions, le jeune agronome proposa à la direction du district son programme de développement de l’économie jardinière (arbres fruitiers et plantes d’agrément), avec comme objectif la culture à grande échelle.

Après une étude des conditions pédologiques, des plantes appropriées et des techniques culturales, Thanh Liêm dressa un projet détaillé qui misait sur la multiplication des plants de bonnes variétés par le moyen du greffage (au lieu de la germination). Il se rendit jusqu’à Hanoï, et même aussi loin qu’en Thaïlande pour se former à la technologie de greffage avancée qu’il enseigna ensuite aux paysans locaux.

"La technologie de greffage en écusson permet d’obtenir de jeunes plants vigoureux dont le taux de survie atteint 90% et plus. En outre, ces plants ont une période de croissance plus courte que ceux germant dans le sol", explique l’agronome. Le résultat s’avéra encore meilleur : les plantes issues du greffage étaient chargées de fruits de qualité.

En effet, l’application de la technologie avancée de greffage en écusson dans la production des jeunes plants (fruitiers et d’agrément) est à l’origine d’une petite "révolution verte" à Cho Lach. Elle a créé des emplois dans les divers maillons de production : le greffage, la transplantation, le soin cultural… La vie des paysans locaux s’est améliorée sensiblement.

"L’accoucheur de ramboutans"

Grâce à son mode à culture de grande échelle, Cho Lach produit chaque année plus de 30 millions de plants d’arbres fruitiers et quelque 10 millions d’autres de plantes d’agrément qui sont envoyés dans tous les coins du pays, sans oublier la grande quantité de plants destinée à l’exportation vers le Laos, le Cambodge, la Malaisie et le Moyen-Orient…

En 1995, l’agronome Thanh Liêm procéda à des études postuniversitaires. Un fois son diplôme d’agrégation, puis son doctorat en agronomie en poche, il fut invité à travailler en tant que chercheur dans la province de Bên Tre. Cet excellent poste, il le refusa pour revenir encore une fois à Cho Lach et assumer les fonctions de chef du Bureau de l’agriculture et du développement rural du district.

Le district de Cho Lach, province de Bên Tre, est surnommé "le berceau des fruits et des fleurs".
Photo : VNA/CVN

Dans l’intention de développer une économie jardinière stable et durable, il alla se former en Thaïlande et en Malaisie afin d’enrichir son expérience et rechercher diverses espèces fruitières de bonne qualité à importer, comme le ramboutan, le durian, ou encore le longane à arille juteux. À Cho Lach, les paysans considèrent l’agronome Bùi Thanh Liêm comme un "créateur" et l’appellent intimement "l’accoucheur de ramboutans". Ce surnom, il le tire d’un événement survenu en 1999. C’était la saison du bourgeonnement des ramboutans. Néanmoins, dans les vergers, on ne notait que des fleurs femelles qui se fanaient tour à tour, sans donner de fruits.

"Ce phénomène est une maladie incurable du ramboutan suite à un changement climatique. Sans fleurs mâles, il n’y a pas de pollinisation possible", explique-t-il. C’est ainsi qu’il prit la décision réfléchie de faire naître des fleurs mâles. Avec l’aide de l’Université de Cân Tho, il réussit à fabriquer en laboratoire une substance stimulante spécifique, du nom de "Ramale", avec laquelle il retourna à Cho Lach. La réussite de l’entreprise fit la joie des arboriculteurs : les fleurs mâles apparurent enfin aux côtés des fleurs femelles. "Grâce à l’accoucheur de ramboutans, quelque 1.100 ha de ramboutan qui étaient sur le point d’être abattus ont pu être sauvés, et donnent désormais des récoltes abondantes", se félicite le jardinier Trân Minh Triêu.

Pour le durian et le longane, M. Liêm proposa un "remède stimulant" sans pareil : provoquer une sécheresse artificielle dans les vergers, avant d’irriguer abondamment. Ce processus permet aux arbres de donner des fruits durant l’année.

Pour le moment, M. Liêm se concentre sur un nouveau travail de recherche permettant la création de plantes hybrides par le greffage (du germe d’espèce étrangère sur la plante domestique). Il espère que ces plantes hybrides donneront des fruits de qualité, lesquels seront soumis aux droits vietnamiens.

Nghia Ðàn/CVN

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