>>La forêt amazonienne exploitée depuis 2.000 ans par les peuples anciens
Le parc Wolvendael, un grand espace vert dans la commune d’Uccle à Bruxelles. |
Bruxelles est une ville plus verte qu’elle peut laisser à croire de prime abord. Dans les villes actuelles, la forêt urbaine est un véritable poumon.
Elle préserve la biodiversité, protège le sol contre l’érosion, joue un rôle de filtre à air et de capteur de microparticules émises par le trafic routier et les zones industrielles alentour. Autre atout, la forêt urbaine contribue à réduire la pollution... sonore cette fois-ci.
Une végétation omniprésente
En allant à Bruxelles, le cœur de l’Europe, les touristes sont étonnés d’y voir autant de verdure. Le vert est partout, de l’aéroport au centre-ville jusqu’en banlieue. Cette ville abrite un vaste et dense massif forestier avec plus de 8.000 ha destinés aux espaces verts qui englobent des forêts, parcs…
Le poumon vert de Bruxelles est la forêt de Soignes, la plus grande forêt d’Europe en banlieue d’une métropole. Elle couvre plus de 5.000 ha dont une cinquième relève de la région capitale. La forêt de Soignes est liée au Bois de Cambre pour former un vaste espace forestier. Cela donne aux touristes l’impression que la verdure s’étend à l’infini dans cette ville. Il est ainsi possible de se promener sous les feuillages du Bois de la Cambre puis de la forêt de Soignes, sur un parcours de 14 km qui mène au sud de la ville. Cela paraît incroyable, et pourtant !
«Une ville plus verte et plus durable, c’est ce que nous nous sommes engagés à construire. La forêt urbaine va de pair avec une autre manière de vivre la ville», souligne Ahmed El Ktibi, échevin des Espace verts, de l’Environnement et de la Solidarité internationale de la ville de Bruxelles.
Forêt de Soignes, territoire des hêtres
Dans la forêt de Soignes. |
La forêt de Soignes couvre plus de 1.600 ha. Plus de 80% de sa couverture végétale est constituée de hêtres. Ces arbres de toute beauté laissent filtrer la lumière, pour de superbes jeux de clair-obscur. Inutile de préciser que cet espace est un élément incontournable du paysage des environs de Bruxelles.
Autrefois, la forêt de Soignes était une forêt charbonnière. Son maintien est dû tant à l’impuissance des hommes à la défricher qu’à la volonté princière de conserver un massif boisé aux portes de la cité. Lors du week-end, les gens en profitent pour s’y promener ou faire leur jogging.
La forêt de Soignes est l’unique forêt de la région francophone à autoriser l’exploitation forestière certifiée FSC (Forest Stewardship Council). C’est un certificat de bonne gestion de l’environnement assurant que le traitement du bois respecte l’économie forestière durable.
Dans une centaine de régions boisées à Bruxelles, l’abattage des arbres est totalement interdit. Selon Stéphane Vanwijnsberghe, responsable du Département des bois et forêts, Institut bruxellois pour la gestion de l’environnement, les plantes sont laissées à pousser librement afin de protéger la biodiversité végétale, dont les chênes.
De cette manière, les plantes se développent naturellement et se régénèrent.
Chaque année, les services de l’urbanisme dressent la liste des arbres à remplacer. Après un abattage, les branches sont broyées mécaniquement et directement sur place. Les copeaux sont versés au pied des arbres. Ils sont une bonne manière organique et une excellente couverture pour les parterres en général. Ces copeaux permettent de nourrir le sol en humus, de garder une humidité relative élevée au niveau du sol pendant les périodes sèches et surtout d’empêcher la croissance indésirable des mauvaises herbes.
Grâce à une bonne gestion et la prise de conscience de tous les habitants, la verdure persiste toujours à Bruxelles. Et les touristes ne s’y trompent pas, puisque c’est une des caractéristiques qui les surprend le plus dans cette vaste zone de conurbation européenne.
Huong Giang/CVN