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Le sprinteur australien Michael Matthews, vainqueur de la 10e étape du Tour de France à Revel, le 12 juillet. |
Vainqueur pour la première fois dans le Tour mais déjà nanti de succès au Giro et à la Vuelta, Matthews s'est imposé face au champion du monde en titre, le Slovaque Peter Sagan, impressionnant de force mais encore deuxième à l'arrivée. Pour la 17e fois dans le Tour depuis 2012 !
"Il était le plus fort. Il a tout fait pour que l'échappée réussisse", a reconnu Matthews.
"J'ai commis peut-être de petites erreurs'', a avoué Sagan incidemment. Mais son esprit offensif en début d'étape et sa générosité dans l'échappée lui ont valu de récupérer le maillot vert, sa tenue habituelle en juillet.
Entre Andorre et Revel, le champion du monde a tout fait. Offensif en début d'étape sur les pentes de l'interminable Envalira (22,6 km), omniprésent ensuite dans le groupe de quinze coureurs formé dans la descente, il a provoqué la décision à 25 kilomètres de la ligne, dans les paysages apaisants du Lauragais.
La puissance de Sagan
Son attaque, toute en puissance, a cassé le groupe qui comprenait neuf anciens vainqueurs d'étape dans le Tour (Boasson Hagen, Cummings, Chavanel, S. Dumoulin, Van Avermaet, Nibali, Sagan, Costa, Gallopin). Tous des coureurs d'expérience, sachant gagner.
Par malheur pour le Slovaque, imitateur de Rocky dans une récente vidéo, les trois coureurs d'Orica sont restés avec lui, ainsi que le Norvégien Edvald Boasson Hagen (3e à l'arrivée), le Belge Greg Van Avermaet (4e) et le Français Samuel Dumoulin (5e).
Matthews, protégé par ses deux équipiers (Durbridge et Impey), s'est installé dans la roue de Sagan. Il a attendu le sprint et a disposé nettement de son rival qui l'avait battu lors de leurs deux dernières confrontations au Tour de Suisse.
Surnommé "bling-bling" en raison de son goût assumé pour le clinquant et les engins motorisés coûteux, le jeune Australien (25 ans) avait vécu un calvaire l'an passé lors de ses débuts dans le Tour. Blessé dès le début de course, il avait serré les dents pour surmonter la douleur de quatre côtes cassées et rallier Paris. Moins de deux mois plus tard, il décrochait la médaille d'argent au championnat du monde derrière... Sagan.
Catalogué parmi les meilleurs sprinteurs-puncheurs du peloton, très à l'aise dans les arrivées en côte, Matthews a été frustré par son début de saison. S'il a gagné deux étapes de Paris-Nice (dont le prologue), il a chuté dans Milan-Sanremo et a échoué dans les classiques.
Ses deux chutes en début de Tour l'ont plongé dans l'abattement. "Je me disais que le Tour de France n'était pas pour moi, j'étais prêt à renoncer", a reconnu le vainqueur du jour. "Heureusement, ma femme est venue au jour de repos, elle m'a motivé".