Brexit : les 27 d'accord pour un report, discutent de sa durée

Faut-il jouer les prolongations pendant trois mois ? Les 27 de l'Union européenne sont d'accord sur le principe d'un report du Brexit au-delà du 31 octobre pour éviter un "no deal" mais débattent de sa durée.

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Une affiche anti-Brexit devant le Parlement britannique à Londres, le 23 octobre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Lors d'une réunion des ambassadeurs mercredi soir 23 octobre à Bruxelles, "tous sont tombés d'accord sur le besoin d'un report pour éviter un Brexit sans accord. La durée du report est toujours en discussion", a indiqué une source européenne.
Le président du Conseil européen Donald Tusk a poursuivi ses discussions mercredi 23 octobre avec les chefs d'
État et de gouvernement.
La veille, il avait recommandé aux
États membres de l'UE d'accepter un troisième report, que Boris Johnson a été contraint par une loi de demander jusqu'au 31 janvier 2020 tout en s'y disant hostile.
Le président du Conseil a défendu cette option dans la foulée d'un double vote du Parlement britannique qui a, tout en acceptant le principe du nouvel accord de Brexit, rejeté le calendrier imposé par Boris Johnson pour l'adopter.
Selon l'un des participants à la réunion de mercredi 23 octobre, les diplomates sont plutôt favorables à une telle prolongation jusqu'à fin janvier. Cette option est soutenue notamment par l'Allemagne et par l'Irlande, pays qui est en première ligne en cas de divorce sans accord.
Le Premier ministre irlandais Leo Varadkar, de concert avec Donald Tusk, a "souligné qu'il serait toujours possible pour le Royaume-Uni de sortir (de l'UE) avant le 31 janvier 2020 si l'accord de retrait était ratifié avant cette date", selon un communiqué de Dublin.
Du côté de Paris, la secrétaire d'
État aux Affaires européennes, Amélie de Montchalin, a estimé après le vote à Londres qu'une prolongation "purement technique de quelques jours" était envisageable mais a refusé "une extension destinée à gagner du temps ou à rediscuter de l'accord".
Les ambassadeurs devraient se retrouver vendredi 25 octobre pour poursuivre les discussions. Donald Tusk a recommandé que la décision finale des dirigeants des Etats membres se fasse par le biais d'une "procédure écrite" plutôt que d'un nouveau sommet. Une option également privilégiée par les représentants des 27.
"Sortir de l'impasse"
Le principe d'une prolongation de trois mois a aussi les faveurs du président du Parlement européen David Sassoli : elle "permettra au Royaume-Uni de clarifier sa position et au Parlement européen", qui doit adopter l'accord de retrait après une ratification à Westminster, "d'exercer son rôle", a-t-il dit.
"C'est un accord important et le Parlement européen a besoin de temps pour l'examiner dans le détail, en particulier en ce qui concerne le droit des citoyens", a aussi estimé le président du comité sur le Brexit au sein de cette assemblée, Guy Verhofstadt.
Le Royaume-Uni, qui s'est prononcé par referendum en juin 2016 pour une sortie de l'UE, devait initialement partir le 29 mars, une date déjà repoussée à deux reprises (12 avril, 31 octobre).

Face au double vote de la Chambre des communes, le Premier ministre britannique a annoncé qu'il suspendait l'examen de l'accord par le Parlement jusqu'à ce que l'Union européenne prenne une décision sur un report de la date du divorce.
Si les 27 décident d'accorder à Londres un report de trois mois, il pourrait tenter de déclencher des élections législatives anticipées. Un tel scrutin "semble être le seul moyen de sortir de l'impasse", a souligné sur la BBC le ministre de la Justice Robert Buckland.
"Notre position reste que nous ne devrions pas faire de report, que nous devrions quitter l'UE le 31 octobre", a martelé M. Johnson mardi devant le parlement. Le dirigeant conservateur a redit son hostilité à un report lors d'un coup de fil mercredi avec Donald Tusk.
Le Labour, principal parti d'opposition, a répété ces dernières semaines qu'il soutiendrait l'organisation d'un scrutin dès que le risque d'une sortie sans accord serait écarté.
Les derniers sondages donnent aux conservateurs dix points d'avance devant les travaillistes (35% contre 25%). Si cette tendance se confirmait dans les urnes, les conservateurs auraient une majorité de 20 sièges, a expliqué le spécialiste des sondages John Curtice sur la BBC. Boris Johnson a perdu sa majorité depuis le mois de septembre.
L'accord trouvé jeudi 24 octobre entre Londres et Bruxelles règle les conditions du divorce après 46 ans de vie commune et permet une sortie négociée assortie d'une période de transition courant au moins jusqu'à fin 2020.

AFP/VNA/CVN

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