>>Royaume-Uni : le conseiller de Johnson se défend d'avoir enfreint le confinement
>>"Signes encourageants" à la veille du retour de Johnson aux commandes
Dominic Cummings, conseiller spécial du Premier ministre britannique, le 13 novembre, arrivant à Downing Street, siège du gouvernement à Londres. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le conseiller devait partir avant la fin de l'année, mais il a été aperçu quittant dès vendredi soir 13 novembre Downing street avec ses cartons, une source gouvernementale confirmant qu'il ne serait plus employé officiellement à partir de "la mi-décembre".
Son départ suit celui du directeur de la communication du 10 Downing Street et son allié du camp "Leave", Lee Cain, mercredi 11 novembre, victime de la lutte pour le pouvoir au sein du gouvernement.
Tous deux représentaient l'aile dure des Brexiters, prêts à une sortie sans accord de l'Union européenne. Leur départ intervient pendant la dernière ligne droite des négociations entre Londres et Bruxelles pour tenter de conclure un accord sur leurs futures relations commerciales après le 31 décembre.
Des députés conservateurs s'étaient opposés à la nomination de Lee Cain comme directeur de cabinet, de même que la fiancée de Boris Johnson Carrie Symmonds, selon la BBC.
Dominic Cummings s'était fait de nombreux ennemis, y compris dans le camp conservateur, depuis sa nomination avec l'arrivée au pouvoir de Boris Johnson en juillet 2019. Il a joué un rôle important dans sa victoire aux législative anticipées de décembre, remportées haut la main par le conservateur.
Le poids considérable qu'il a pris auprès du Premier ministre, son approche combative et son désir de vouloir tout contrôler, selon la presse, a conduit à un climat de tension permanent au sein de l'exécutif et des conservateurs.
À couteaux tirés avec l'administration, en raison de son désir de refaçonner la fonction publique, il est soupçonné d'avoir été à l'origine d'une série de limogeages d'assistants ministériels, accusés de ne pas défendre avec assez de vigueur la cause du Brexit.
Rétablir le dialogue
Dominic Cummings et la conseillère Cleo Watson, le 13 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les bouleversements au cœur du pouvoir interviennent alors que le Royaume-Uni et l'Union européenne ont entamé un sprint final de négociations pour tenter d'aboutir à un accord commercial avant la fin de la période de transition post-Brexit le 31 décembre.
Un "no deal" à l'issue de cette période, durant laquelle les règles européennes continuent de s'appliquer, impliquerait le rétablissement de droits de douane et de quotas entre Londres et les 27, potentiellement dommageables pour des économies déjà fragilisées par la pandémie.
Boris Johnson souhaite renouer un dialogue apaisé avec les députés conservateurs et adopter une approche "moins dogmatique" face à l'Union européenne.
Certains y voient aussi une tentative de modérer sa ligne après l'élection du nouveau président américain Joe Biden, pro-Européen.
"C'est tout simplement faux", a réagi un porte-parole de Boris Johnson. "La position du gouvernement (...) est inchangée", a-t-il poursuivi : il veut un accord respectant "totalement la souveraineté du Royaume-Uni".
Pour le député conservateur Bernard Jenkin, le départ de Dominic Cummings permettra de rétablir "le respect, l'intégrité et la confiance" qui "faisaient défaut ces derniers mois" entre les parlementaires et l'exécutif.
En mai, Boris Johnson avait volé au secours de son conseiller lors du scandale suscité par ses déplacements en plein confinement, alors interdits. Cette affaire, qui avait choqué l'opinion publique, avait embarrassé le dirigeant, déjà vivement critiqué sur sa gestion de la crise sanitaire.