Brésil : des habitants cherchent leurs proches dans la boue de Petropolis

"On ne va pas laisser tomber. On continue de fouiller", dit Anderson Mota Barrreiros, qui recherche toujours sa sœur dans les décombres de Petropolis, recouvert de cette boue qui a enseveli une partie de la ville touristique proche de Rio.

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Des habitants recherchent des survivants après des glissements de terrain à Petropolis, au Brésil, le 16 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

À grands coups de pelle, Anderson Mota Barrreiros redouble d'efforts, aux côtés d'une petite armée d'habitants qui cherchent eux-mêmes leurs proches, désespérément, dans le quartier populaire d'Alto da Serra, l'un des plus touchés par les inondations et glissements de terrain qui ont fait plus de cent morts.

De nombreux habitants d'Alto da Serra se sentent abandonnés par les pouvoirs publics.

Anderson Mota Barreiros a entamé ses recherches dès les premières heures de mercredi 16 février, peu après les violents orages de la veille au soir, et a remué la boue en vain toute la journée.

"Aucun pompier n'est venu m'aider", confie le jeune homme de 37 ans. "Mais avec ou sans aide, on va continuer", insiste-t-il.

Beaucoup de bénévoles continuaient à creuser jeudi 17 février, même après l'arrivée de centaines de pompiers et autres secouristes professionnels.

Au milieu de ce chaos, les habitants discutent entre eux pour demander des nouvelles de voisins qui se trouvaient dans les quelque 80 maisons détruites par le glissement de terrain. La plupart du temps, rien.

La Police civile fait état de plus de 130 disparus. Il pourrait y en avoir moins car seuls 33 des 104 corps retrouvés jusqu'à présent ont été identifiés.

Des voitures détruites par les pluies diluviennes et les glissements de terrain à Petropolis, au Brésil, le 16 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Seuls 24 survivants ont pu être extraits de la boue, presque tous dans les premières heures après la catastrophe. L'espoir de retrouver des survivants est de plus en plus mince.

"Rien que de la boue"

Couvert de boue de la tête aux pieds, tenant une pelle dans une main et une pioche dans l'autre, Luciano Gonçalves, 26 ans, participe aux recherches en tant que bénévole depuis mardi soir 15 février.

Il a aidé à extraire un homme prisonnier d'un véhicule à la dérive dans une rue inondée. Mais jeudi 17 février, il avait pratiquement perdu tout espoir de trouver des survivants. "Malheureusement, c'est pratiquement impossible", déplore-t-il, les yeux pleins de tristesse.

Luciano Gonçalves, qui a grandi dans le quartier d'Alto da Serra, sait qu'il a perdu "beaucoup d'amis" dans cette tragédie. En creusant dans les décombres de maisons, il ne trouve "rien que de la boue", sans poches d'air qui pourraient donner une chance de survie aux personnes ensevelies. "On va continuer à chercher, pour que les familles puissent enterrer leurs proches, que ça leur apporte au moins ce maigre réconfort", conclut-il.

Les appels au secours de voisins désemparés en cette nuit fatidique du mardi 15 février résonnent encore pour Yasmin Kennia Narciso, 26 ans, qui a pu se réfugier avec sa famille dans la salle paroissiale d'une église accueillant les sinistrés d'Alto da Serra. "Mon père a couru dehors pour aider les voisins, mais il y avait trop de boue", explique cette assistante scolaire.

"Il n'a pas réussi à sauver les deux dames âgées qui vivaient près de chez nous. L'une d'elles avait 82 ans, l'autre 89 ans. Tout a été recouvert", précise-t-elle.

Les corps de ces deux femmes ont été retrouvés, "mais une autre (voisine) reste ensevelie".


AFP/VNA/CVN

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