Un port espagnol bouleversé par le naufrage d'un de ses chalutiers au large du Canada

Drapeaux en berne, rubans noirs et familles éplorées, le port espagnol de Marín affichait sa douleur après la mort ou la disparition de 21 marins pêchant au large du Canada dans l’un de ses chalutiers.

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Une minute de silence a été observée en hommage aux pêcheurs du "Villa de Pitanxo" à la mairie de Marín, en Espagne, le 16 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Sur l’avenue principale bordant le port de cette ville de 24.000 habitants, située dans la région de Galice (Nord-Ouest), un grand panneau lumineux affiche en noir et blanc. "Tout notre soutien au Villa de Pitanxo".

Ce chalutier de 50 m de long, dont Marín est le port d’attache, a sombré mardi 15 février à 450 km des côtes de l’île de Terre-Neuve, dans les eaux glacées de l’Atlantique, avec 24 marins à bord - 16 Espagnols, 5 Péruviens et 3 Ghanéens.

Seuls trois d’entre eux ont pu être secourus, neuf corps ont été repêchés et 12 sont toujours portés disparus. Ce naufrage est la pire tragédie pour la pêche espagnole depuis près de 40 ans.

"Il faut continuer à chercher"

À Marín, les familles des disparus réclament que la zone du naufrage continue à être ratissée jusqu’à ce que tous les corps soient repêchés alors que les autorités canadiennes ont stoppé mercredi 16 février les recherches, faute de résultats et en raison d’une météo extrêmement difficile.

"Il faut continuer à rechercher les corps, on ne peut pas laisser 12 personnes tombées à l’eau", a dénoncé John Okutu, oncle d’Edemon Okutu, l’un des marins ghanéens du chalutier, porté disparu.

"Si le Canada ne peut pas poursuivre les recherches, les Espagnols doivent continuer à chercher les corps, c’est ce que nous demandons en tant que familles", a-t-il insisté, devant le siège de la société Nores, propriétaire du chalutier, où plusieurs proches des marins tentaient d’obtenir des informations et étaient pris en charge par des psychologues de la Croix-Rouge.

"Qu’ils continuent à le chercher, je vous en prie", a imploré pour sa part Kevin Franco, père de Rogelio Franco, l’un des marins péruviens du Villa Pitanxo. "Nous voulons avoir des informations (...) Depuis l’accident, nous ne savons rien".

Carolina, épouse de Jonathan Calderon, le 16 février à Mar
Carolina, épouse de Jonathan Calderon, le 16 février à Marín, en Espagne.

"En état de choc"

"Mes enfants sont dévastés", a confié Carolina, épouse de Jonathan Calderón, un autre pêcheur péruvien de 39 ans porté disparu, en disant espérer "qu’ils trouvent tous les corps car c’est très important pour les familles".

Jonathan, avec qui elle avait parlé lundi 14 février et qui n’avait pas fait mention du mauvais temps, "connaissait bien (la mer), il avait travaillé en Uruguay, puis dans les Maldives, et appartenait depuis 12 ans à l’équipage du Pitanxo".

"Mon petit-fils est en état de choc, il croit que son père va venir, mais ma petite-fille semble l’avoir accepté car elle dit +Papa est mort+", a ajouté, en larmes à ses côtés, la mère de Carolina.

L’ADN des "gens de la mer"

Marchant le long du port sous une pluie battante, María Dolores Polo, conseillère juridique de 52 ans, dit, le visage grave, "ressentir une très grande tristesse pour ces gens qui sont partis en mer et ne reviennent pas..." et dont les corps ne seront probablement pas récupérés.

En face du port, la mairie de Marín a mis ses drapeaux en berne et observé une minute de silence pour les victimes mercredi soir 16 février.

"Nous, les gens de la mer, savons ce que c’est que de vivre dans l’incertitude, cela fait partie de notre ADN, comme l’eau salée, la pêche ou la culture maritime", a écrit la mairie dans un communiqué.


AFP/VNA/CVN

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