Selon les statistiques de l’Association d’envoi de main d’œuvre du Vietnam, depuis le début de cette année jusqu’au mois d’octobre, quelque 16.282 Vietnamiens sont partis au Japon. Pour la première fois que le Vietnam a passé le record de 15.000 personnes envoyées au Japon en une année.
Ces dix derniers mois, une cinquantaine d’entreprises vietnamiennes ont cherché à exploiter le marché japonais, chacune ayant réussi à envoyer au moins 200 personnes. «Cette année, l’envoi de travailleurs au Japon a abouti à de bons résultats», affirme un responsable de la société Nhât Hy Khang qui compte placer quelque 300 personnes en 2014.
Dans un centre d'emplois de la province de Phu Yên (Centre). |
«Nous avons signé des contrats avec une vingtaine d’associations et de compagnies japonaises. Une dizaine de contrats sont exécutés chaque mois. Pour satisfaire nos partenaires japonais, nous avons besoin d’avoir de 200 à 300 travailleurs constamment disponibles», explique Vu Thanh, vice-directeur du Centre de formation de la Société Tracimexco.
La Sarl Esuhai est considérée comme l'un des grands fournisseurs de main-d'œuvre du Japon. Depuis le début de cette année, elle a réussi à envoyer 400 travailleurs, et «nous atteindrons l’objectif de 500 personnes cette année», souligne Lê Long Son, son directeur général. Cette société travaille avec 50 associations de petites et moyennes entreprises japonaises et a signé des contrats avec quelque 300 de ces dernières.
Une cinquantaine de contrats portent sur 40 à 50 travailleurs
Le Département de gestion des travailleurs à l’étranger du ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociaux a récemment approuvé une liste d’entreprises ayant les capacités de fournir des ressources humaines au marché japonais durant ce 4e trimestre. Parmi les 396 contrats signés, plus de 50 portent sur 40 à 50 travailleurs.
Avant 2012, la Chine fournissait chaque année quelque 60.000 travailleurs au marché japonais, soit 80 % des embauches de personnel étranger. Parmi les 20 % restants, le Vietnam représentait seulement 10 %. À partir de 2013, pour plusieurs raisons, le nombre de travailleurs chinois au Japon a connu une baisse considérable. Les associations et compagnies japonaises ont désormais tendance à coopérer avec des entreprises vietnamiennes, indonésiennes et philippines. «C’est ce qui a contribué à doper le nombre d’employés vietnamiens dans ce pays. Concrètement, en 2014, la croissance sera de 50 %», estime Lê Long Son.
Le Japon accélère la construction de ses ouvrages pour les Jeux olympiques d’été 2020, et plusieurs entreprises japonaises embauchent dans le secteur de la construction qui, au 4e trimestre de cette année, comprendra 500 ouvriers vietnamiens.
«Actuellement, près de 150 entreprises vietnamiennes exploitent le marché japonais. Dans ce contexte, la concurrence déloyale et le recrutement massif sont inévitables. Les entreprises doivent mieux comprendre leurs partenaires japonais pour éviter des risques à leurs travailleurs», conclut Lê Long Son.
Vân Anh/CVN