>>Des fédérations de commerçants demandent l'interdiction du Black Friday
>>Les ventes en ligne aux États-Unis atteignent un record
Le site d'Amazon à Bretigny-sur-Orge, dans l'Essone, le 19 mai |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Je suis attentif à ce qui se passe, pour l'instant, je n'ai pas décidé", a indiqué le directeur général Frédéric Duval au micro de RMC. "On est encore à 15 jours de l'évènement potentiel, on a le temps de prendre des décisions. Les autorités parlent régulièrement et changent d'avis parfois".
Quatre fédérations de magasins de centre-ville et centres commerciaux ont demandé dimanche 8 novembre au gouvernement de restreindre les ventes en ligne "aux seuls produits de première nécessité" et d'interdire le "Black Friday". Le mastodonte de la vente en ligne est actuellement accusé par de nombreux commerces fermés de profiter abusivement de la situation.
"En cette période un peu troublée, j'ai le rôle de servir tous les clients sur le territoire en leur offrant les produits dont ils ont besoin. Je souhaite que les Français fassent des économies", s'est défendu le patron d'Amazon France.
"Quand je vois les petits commerces qui sont fermés, évidement que j'ai le coeur fendu et que j'ai envie de les aider pour qu'ils puissent réaliser ce que nous appelons la transition digitale", a-t-il affirmé.
Selon lui, 30% des commerçants français vendent en ligne, contre 72% de leurs homologues allemands. Amazon France propose aux commerçants désireux de réaliser leur transition numérique de les assister en leur offrant trois mois de cotisation ou en leur donnant des crédits à leur arrivée sur la plateforme pour que leurs produits puissent apparaître en position élevée dans les algorithmes de recherche.
Amazon met également 300 personnes à leur disposition en France pour les accompagner. Mardi 10 novembre, Bruxelles a également accusé Amazon d'avoir enfreint les règles européennes de concurrence, accroissant encore la pression internationale contre les plateformes soupçonnées d'abuser de leur toute-puissance.
"Je suis évidement en désaccord avec les affirmations préliminaires et nous allons tout faire pour montrer à la Commission européenne qu'on fait exactement le contraire de ce qu'elle pense, a encore répondu M. Duval. Dans le volume d'affaires d'Amazon, la part des entreprises tierces qui vendent est passée de 3% en 2000 à 60% en 2019. La croissance de ces entreprises est le double de celle des ventes d'Amazon".
Selon lui, son groupe ne représente "que 1%" du marché de la distribution en France et collabore avec 150.000 entreprises en Europe.
Depuis le reconfinement, le patron d'Amazon France approuve cependant les estimations selon lesquelles son chiffre d'affaires a progressé de "40-50%". "Je suis un site internet comme les autres, il y a des distributeurs plus gros que nous", assure-t-il encore.