Produit par l'acteur Brad Pitt, le film montre notamment, fait rare, le conseil d'administration d'une compagnie pétrolière américaine s'apprêtant à lancer l'exploitation de nouveaux gisements découverts au Ghana. On y voit aussi des activistes de la région pétrolifère du Delta du Niger, dans le Sud du Nigeria, dont l'insurrection avait entravé la production de brut jusqu'à la signature d'un accord d'amnistie en 2009.
Une scène dans le film "Big Men" de Rachel Boynton. |
Big Men a été présenté l'année dernière en avant-première au Festival du film de Tribeca de New York et est sorti en salles aux États-Unis le mois dernier. "Si (le film) devait avoir une conclusion, ce serait simplemen t: chacun ne pense qu'à soi", a expliqué Mme Boynton dans un entretien à l'AFP. Le Nigeria, dont les importants revenus pétroliers ont été largement érodés par des décennies de corruption, était censé être le sujet principal du film. Mais quand la société texane Kosmos Energy a commencé à s'investir dans le forage de puits offshore au large du Ghana, la cinéaste a décidé d'inclure ce pays dans son film. "La partie du film qui se déroule au Ghana concerne vraiment un confit entre un gouvernement et une compagnie", explique-t-elle. "Et le conflit au Nigeria est vraiment un conflit entre un gouvernement et son peuple".
Filmer les insurgés du Delta du Niger était bien plus compliqué que d'obtenir le consentement de filmer chez Kosmos. Mais Mme Boynton a réussi, alors même que les groupes armés de la région n'acceptent généralement pas de femmes dans leurs camps. Bien qu'il décrive l'interaction entre des sociétés américaines, des gouvernements africains et des insurgés du pétrole, "ce n'est pas un film qui arrive à une espèce de conclusion politique sur l'équité d'un contrat en particulier", assure Mme Boynton. "C'est un film sur la nature humaine".
AFP/VNA/CVN