>>Le monde sur un chemin "catastrophique" vers un réchauffement de +2,7°C
>>Limiter le réchauffement climatique à 1,5°C est impossible sans mesures radicales immédiates
Le président américain Joe Biden à la Maison Blanche à Washington, le 20 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Joe Biden, qui doit faire mardi 21 septembre (heure locale) son premier discours en tant que président des États-Unis à l'Assemblée générale, était représenté par son envoyé spécial pour le climat, John Kerry, lors de ce sommet organisé par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et le Premier ministre britannique Boris Johnson.
Les pays développés se sont engagés en 2009 à Copenhague à mobiliser 100 milliards d’USD par an entre 2020 et 2025 pour l'assistance aux pays du Sud afin qu'ils s'adaptent aux impacts du changement climatique et réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, a rappelé Antonio Guterres.
Mais le plan de financement, qui doit être annoncé lors de la COP26 (31 octobre-12 novembre), a pris du retard.
"Nous avons échoué en 2019 et 2020, les calculs de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) montrent qu'il manque 20 milliards" d’USD, a souligné M. Guterres, mettant en garde contre "l'érosion de la confiance entre les pays développés et en développement".
Le sommet s'est tenu à huis clos pour permettre un dialogue "honnête" entre les pays, a indiqué un responsable onusien parlant sous le sceau de l'anonymat.
"Nous avons entendu le représentant américain (dire que) de bonnes nouvelles étaient imminentes", a-t-il affirmé, se félicitant de "signaux et opinions vraiment positifs".
"Nous n'avons pas les détails mais nous espérons que cela aidera à préciser la façon dont les États-Unis entendent agir pour soutenir la mobilisation de ces 100 milliards d’USD", a-t-il dit.
Cette annonce pourrait faire souffler un vent d'espoir parmi les nations les plus pauvres, alors que les scientifiques s'inquiètent d'un réchauffement climatique impossible à limiter sans mesure choc.
"Pas du tout suffisant"
Boris Johnson après avoir rencontré Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, à New York, le 20 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous sommes tous d'accord qu'il faut faire quelque chose mais j'avoue être de plus en plus frustré que ce +quelque chose+ sur lequel beaucoup d'entre vous se sont engagés n'est pas du tout suffisant", a-affirmé Boris Johnson, selon un compte-rendu diffusé par le gouvernement britannique.
"Ce sont les plus grandes économies du monde qui causent le problème, tandis que les plus petites en subissent les pires conséquences", a-t-il ajouté.
Londres, qui a promis de verser 15 milliards d’USD sur les cinq prochaines années, a annoncé lundi 20 septembre que sur ce montant, 750 millions d’USD seraient alloués à l'aide des pays en développement pour atteindre leurs objectifs en matière d'émissions nulles et mettre fin à l'utilisation du charbon.
"Alors que ces pays essaient de développer leurs économies d'une manière propre, verte et durable, nous avons le devoir de les soutenir avec notre technologie, notre expertise et l'argent que nous avons promis", a dit le Premier ministre britannique.
"Le monde en développement porte le fardeau du changement climatique catastrophique avec les ouragans, les incendies et les inondations, et les vrais dégâts économiques à long terme, et pourtant c'est le monde développé qui a rejeté depuis 200 ans le charbon dans l'atmosphère et causé l'accélération du changement climatique, et c'est donc à nous de les aider", a-t-il insisté après le sommet.
Lors de cet échange, la Suède, le Danemark et les Pays-Bas ont annoncé s'engager à augmenter leur part de 50%, selon le haut responsable de l'ONU.
Le sommet intervient quelques jours après la publication d'un rapport des Nations unies qui conclut que limiter le réchauffement climatique mondial à 1,5°C est impossible sans une réduction immédiate et massive des émissions de gaz à effet de serre.
L'Accord de Paris de 2015 sur le changement climatique, signé lors de la COP21, appelait à limiter le réchauffement planétaire à moins de 2°C au-dessus du niveau pré-industriel, et dans l'idéal à 1,5°C.
Mais sur la base des engagements actuels des États-membres de l'Accord, "le monde est sur le chemin catastrophique de 2,7°C", a mis en garde M. Guterres, soulignant que "si nous ne changeons pas de trajectoire collectivement, il existe un grand risque d'échec de la COP26" à Glasgow.
AFP/VNA/CVN